Le sommet du G20, qui regroupe les pays riches et les grandes économies émergentes, s’achève à Bali ce 16 novembre. Bien qu’absente de l’agenda officielle, la guerre en Ukraine a largement dominé les débats. Et un communiqué final a même été adopté.
On savait que ce G20 serait difficile. La Russie pouvant notamment compter sur la neutralité de certains de ses alliés comme la Chine ou l’Inde, on doutait même de la publication d’un communiqué final à l’issue de ces deux jours de sommet, mais finalement, les dirigeants réunis à Bali sont parvenus à se mettre d’accord sur un texte commun qui « condamne fermement la guerre en Ukraine ».
Et ce mot « guerre » a bien été endossé par la plupart des membres du G20, un signe que les lignes ont bougé chez les pays émergents. Autre point notable, le groupe des 20, y compris la Russie, souligne que l’usage, ou la menace d’utiliser des armes nucléaires, est inadmissible.
La guerre aggrave la crise économique
Mais le G20 est avant tout un forum économique, et le texte insiste sur le fait que le conflit en Ukraine sape l’économie mondiale. Les dirigeants se sont donc engagés à encadrer la hausse des taux d’intérêt pour freiner l’extrême volatilité du marché des devises.
Solidarité, enfin, avec les pays du Sud, le G20 appelle à la reconduction de l’accord sur les exportations des céréales et à l’encadrement du marché de l’énergie, le coût l’énergie devenu un fardeau pour les États les plus vulnérables.
Pour Emmanuel Macron, le G20 n’a pas détourné le regard de la guerre en Ukraine et ça, c’est un succès notable à ses yeux. Pour le président français, le risque d’une partition du monde a en effet été évité entre d’un côté les pays occidentaux aux côtés de l’Ukraine et les grands émergents qui a défaut de soutenir la Russie la protégeaient de leur neutralité.
C’était le sens des discussions bilatérales qu’il a eues avec le président chinois Xi Jinping et avec le chef de l’Etat indien Narendra Modi, deux pays qui jusqu’à ce G20 n’avaient jamais condamné la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine. Pour Emmanuel Macron, les lignes ont incontestablement bougé s’agissant des pays émergents. Et ce G20 aura permis d’isoler un peu plus la Russie.
Le président français, et c’était l’un des objectifs qu’il s’était fixé pour ce sommet, s’est également féliciter de la solidarité exprimée par le G20 envers les pays du Sud, des pays qui, a-t-il rappelé, paient le prix fort d’une guerre qui n’est pas la leur.
Il a notamment annoncé une nouvelle initiative du G20 pour garantir l’approvisionnement et la production d’engrais pour l’Afrique.
rfi