Maroc-Espagne, ce mardi après-midi, pour un 8e de finale historique. Tous les pays du continent auront les yeux braqués sur les Lions de l’Atlas, dernier représentant africain en lice.
Le quotidien L’Opinion à Rabat se réjouit d’avance : « quels que soient son résultat, son score et les circonstances de son déroulement, le choc maroco-espagnol de ces 8èmes de finale de la Coupe du Monde 2022 au Qatar est d’ores et déjà une consécration en soi pour le football national. Loin d’être une anomalie footballistique comme il en arrive souvent dans la compétition reine du football international, où périodiquement des outsiders parviennent à créer la surprise, la qualification des Lions de l’Atlas n’a jamais semblé aussi méritée et aussi logique que cette fois-ci. (…) En 1986, rappelle L’Opinion, le Maroc, avec peu de moyens mais énormément de talent, de génie et de bonne volonté, avait ouvert le bal des qualifications aux huitièmes de finale pour les nations africaines. Sa prouesse historique inspirera des générations entières de footballeurs marocains, africains et arabes, leur permettant de rêver, d’espérer, de gagner et au final de se qualifier à d’autres paliers de la compétition, comme ce fut le cas pour le Cameroun de Roger Milla avec son accession mémorable au quart de finale du Mondial de 1990. Espérons donc, conclut L’Opinion, que Walid Regragui et son équipe continuent cette œuvre utile, non seulement pour notre image et pour notre moral de Marocains, mais pour celui de l’ensemble des peuples africains et arabes. »
Surprise ?
Justement, le quotidien marocain Le Matin, notamment, rapporte les propos du sélectionneur Walid Regragui : « ce sera un match très difficile pour le Maroc, reconnait-il. L’Espagne est l’une des meilleures équipes au monde avec beaucoup d’ambition. Je pense que c’est l’un des favoris pour la victoire finale. Maintenant voilà, on a des choses à faire valoir. On est bien préparés. On a une journée de récupération de plus. On essaiera de créer la surprise. »
La loi des chiffres ?
Si l’on en croit les statistiques, les Marocains sont bien placés… C’est du moins ce qu’affirme le site Afrik foot : « sur les quatre 8e de finale disputés jusqu’à présent dans cette édition, la logique de la phase de groupes a toujours été respectée et l’équipe arrivée en tête de sa poule a pris le meilleur sur celle arrivée deuxième : les Pays-Bas contre les Etats-Unis (3-1), l’Argentine face à l’Australie (2-1), la France contre la Pologne (3-1) et les Anglais face au Sénégal (3-0). En toute logique, conclut Afrik foot, les Marocains, qui ont terminé en tête de la poule F, devraient donc disposer de l’Espagne, seulement deuxième du groupe E. »
« Ô Lions de l’Atlas, ô dernier espoir ! »
Reste que la logique et les statistiques ne font pas gagner un match… Mais de nombreux médias du continent veulent y croire, à l’image de WakatSéra au Burkina Faso qui lance cette supplique : « ô Lions de l’Atlas, ô dernier espoir ! (…) Pour défendre les couleurs de l’Afrique, ils étaient cinq au départ de l’aventure. Il ne reste plus que le Maroc. (…) Derniers rois de la forêt encore en vie, pour défendre la jungle africaine, les Lions marocains devront se livrer à un duel sans merci contre leur voisin espagnol », pointe le site burkinabé. « Les Lions de l’Atlas doivent juste ajouter à leur discipline de jeu une bonne dose de réalisme et une once supplémentaire d’engagement pour relever ce challenge bien lourd. (…) Il faudra aussi et surtout éviter de vendanger la plus petite des occasions de but et ne laisser aucun boulevard, pas même la plus petite brèche (…). La bonne vieille recette qui fait de la meilleure défense l’attaque, rigoureusement appliquée, devrait bien pouvoir déstabiliser la bande à Sergio Busquets. Yes we can ! Oui nous pouvons !, conclut WakatSéra. C’est le seul slogan de mise pour les Lions de l’Atlas pour continuer à donner de l’espoir et du bonheur à un continent noir qui rêve de jouer les premiers rôles dans cette grand-messe du football mondial. »
rfi