L’activiste Abdourahmane Sano a été relaxé ce mercredi 11 janvier dans la matinée par le tribunal de première instance de Mafanco à Conakry. L’ex-coordinateur national du FNDC a comparu devant le tribunal de première instance de Mafanco lundi. Il est accusé de « participation délictueuse à des réunions publiques ».
Le procureur reprochait à Abdourahmane Sano d’avoir assisté à une réunion non déclarée en banlieue de Conakry. Il a requis 18 mois de prison avec sursis contre le militant. Suite à la convocation Abdourahmane Sano, l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH) dénonçait une « situation très inquiétante » pour les libertés depuis l’arrivée au pouvoir de la junte du CNRD.
« Cette convocation de l’ancien coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sano, remet en question la liberté de réunion qui est pourtant garantie par la charte de la transition ainsi que les conventions internationales auxquelles la république de Guinée est partie. L’instrumentalisation de la justice a été l’un des motifs qui a été invoqué lors de la prise du pouvoir le 5 septembre [2021], rappelle Alseny Sall, chargé de communication de l’OGDH. Aujourd’hui, il y a des situations, quand même, qui frisent encore davantage cette même instrumentalisation de la justice quand on est un militant pour la démocratie, et c’est très regrettable. »
Ibrahima Diallo et Oumar Sylla en attente de jugement
Une situation qui s’ajoute au cas d’Ibrahima Diallo et Oumar Sylla, alias Foniké Menguè. Ces deux figures du FNDC sont derrière les barreaux depuis cinq mois pour avoir appelé à des manifestations interdites par les autorités. Ils sont toujours en attente d’un jugement.
« Ibrahima et Oumar sont aujourd’hui en détention tout simplement parce qu’ils ont appelé au respect de l’esprit de l’article 77 de la charte de la transition sur la question de la durée de la transition. Depuis le mois d’août 2022, ces personnes sont en détention. La procédure a connu beaucoup de situations, des allers-retours, explique Alseny Sall, chargé de communication de l’OGDH. La dernière information était que le dossier se trouverait encore au niveau de la Cour suprême, il faut qu’il soit reprogrammé pour être jugé. Parfois, les avocats ont du mal, même à se situer par rapport à cette procédure. Il faut que ces personnes soient jugées ou libérées purement et simplement, parce que pour nous, ce sont des détenus d’opinions. »
rfi