Alors que l’on parle d’une possible reprise du face-à-face entre le gouvernement et la coalition dénommée Forces vives de Guinée, par l’entremise de certaines personnalités religieuses, le spectre des manifestations de rue violentes plane plus que jamais.
En dépit du fait que l’activiste de la société civile, Abdoul Sacko, soit libre de toute poursuite après son audition par la gendarmerie, les Forces vives ne semblent pas enclines à surseoir à la prochaine manif prévue ce lundi 20 mars. Contrairement à celle qu’elles avaient dû ajourner l’autre semaine, à cause de l’implication du grand imam de Conakry ainsi que d’autres religieux, et dans la perspective justement d’une série de rencontres avec le Premier ministre.
En attendant, c’est avec beaucoup d’appréhensions que l’on assiste à des manœuvres de dernière minute, visant à épargner au pays les scènes de chaos devenues récurrentes à l’occasion de manifestations politiques (faussement) qualifiées de pacifiques.
Même si de part et d’autre, on clame avec force sa disponibilité à œuvrer pour l’instauration d’un climat apaisé, propice à un dialogue inclusif, les protagonistes ont apparemment du mal à se départir de leurs positions radicales. La coalition dite des Forces vives exhibe un chapelet de préalables avant de s’asseoir autour de la table ; quand le Premier ministre dénonce cette posture qu’il assimile à de la mauvaise foi, tout en soutenant que sa main reste tendue.
Les autorités religieuses aussi promettent de continuer à offrir leurs bons offices afin de décrisper la situation.
Autre fait notable, c’est qu’en dehors des parties en désaccord et des notabilités religieuses, des cadres de l’administration publique ont décidé de jouer leur partition. Ainsi, préoccupés par l’atmosphère politique et social qui prévaut, ils multiplient les rencontres dans le but de faire de la sensibilisation au sein des populations, pour cultiver la paix, exhorter les uns et les autres à l’esprit de tolérance, à la préservation de la quiétude sociale et à faire preuve de civisme.
Initiée, selon certaines sources, par le directeur du Patrimoine bâti public, Mohamed Doussou Traoré, la démarche ne sera sans doute pas de trop par ces temps lourds de tensions et pleins d’incertitudes.
Pourvu que les louables actions de Mohamed Doussou Traoré et des autres bons samaritains ne soient pas vaines, et produisent plus d’effet qu’un coup d’épée dans un marais. Fut-il politique et par conséquent rempli de caïmans.
Jackie Kamano