La Chine a confirmé, lundi, la mort de neuf de ses ressortissants la veille en Centrafrique, dans une attaque qui n’a pas encore été revendiquée. Les victimes travaillaient sur un site minier de la région de Bambari, dans le centre du pays. Une enquête a été ouverte.
Neuf Chinois ont été tués dimanche 19 mars sur un site minier de Centrafrique, en proie à une guerre civile. L’attaque a été dénoncée par le président chinois Xi Jinping, qui a appelé lundi à « punir sévèrement » les coupables. Une enquête a été ouverte.
Les faits se sont déroulés dimanche vers 5 h locales (4 h GMT) dans la région de Bambari, dans le centre du pays, a déclaré à l’AFP le maire de la commune, Abel Matchipata. « On a décompté neuf corps et deux blessés », a-t-il précisé.
Selon lui, les victimes sont des ressortissants chinois travaillant sur un site minier de « l’entreprise Gold Coast Group », situé à 25 kilomètres de la localité et qui a été attaqué par « des hommes armés ».
Pékin appelle ses ressortissants à quitter les zones dangereuses
La Chine a confirmé lundi le bilan, évoquant « deux blessés graves », mais sans donner davantage de détails sur les circonstances de cette attaque, qui n’a fait l’objet d’aucune revendication jusqu’à présent. Xi Jinping « a appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour soigner les blessés » ainsi qu’à « sévèrement punir les meurtriers conformément à la loi », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
« À l’exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c’est-à-dire extrêmement élevé », a souligné le ministère, appelant les citoyens chinois « à évacuer au plus vite » les zones dangereuses.
« Une enquête a été ouverte », a annoncé à l’AFP Manassé Wankian, procureur de la République de Bambari, le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, la province du centre du pays, au lendemain de l’assaut meurtrier.
Pas de revendication
Dimanche, le Premier ministre de Centrafrique, Félix Moloua, avait accusé la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, d’être à l’origine de cette attaque, mais sans prouver ces allégations.
L’alliance rebelle avait immédiatement démenti dans un communiqué toute implication dans l’attaque. Elle a dénoncé un acte « ignoble et barbare » et accusé les « mercenaires russes Wagner » d’en être à l’origine.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé, peu avant les élections, une offensive sur Bangui et Faustin-Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint les quelques centaines déjà présents depuis 2018.
Cela avait permis, en quelques mois, de repousser l’offensive des rebelles, puis de les refouler d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient, mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État centrafricain.
Avec AFP