Triste constat hier, mardi 25 avril, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme : cette maladie reste la première cause de mortalité sur le continent. En effet, pointe Le Monde Afrique, « l’Afrique porte quasiment à elle seul le fardeau du paludisme avec 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès. En 2021, 247 millions de personnes ont été infectées et 619.000 personnes en sont mortes, dont 80 % d’enfants de moins de 5 ans, selon les derniers chiffres de l’OMS. Et après vingt ans de progrès, la lutte contre la contamination stagne et la mortalité a même connu un rebond de 12 % par rapport à 2019. »
Les quatre pays africains les plus touchés sont le Nigéria, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et le Niger.
L’impact du changement climatique
Pourquoi le paludisme se répand-il encore sur le continent, malgré les campagnes de préventions et l’arrivée de vaccins ? Réponse du Point Afrique : il faut regarder du côté du changement climatique…
En effet, « les catastrophes météorologiques, comme le cyclone Freddy qui a récemment frappé le Malawi, ont fait bondir les cas de paludisme. L’augmentation des précipitations augmente potentiellement le nombre de sites de reproduction des moustiques vecteurs de la maladie qui se reproduisent dans les plans d’eau stagnants et temporaires. »
Résultat : « certaines parties de l’Afrique qui n’étaient pas touchées par le paludisme sont désormais à risque, car les températures augmentent et permettent aux moustiques de prospérer, notamment en altitude. Or, la population de ces régions n’est pas immunisée, d’où le risque d’un taux de mortalité plus élevé. »
Un vaccin ?
C’est donc une véritable course contre-la-montre qui est engagée entre la propagation du virus et le développement d’un vaccin… Et les derniers tests du R21/Matrix-M, développé par des scientifiques de l’Université d’Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India, semblent prometteurs. Ce vaccin « a d’ores et déjà reçu le feu vert des autorités ghanéennes, pointe le quotidien Le Pays à Ouagadougou. Une nouvelle qui suscite l’espoir dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest et bien au-delà. En effet, l’approbation de ce vaccin par le Ghana, marque l’aboutissement de 30 années de recherche. On ne peut que se réjouir que le pays du Dr Kwame Nkrumah soit le premier au monde à approuver l’utilisation de ce nouveau vaccin antipaludéen. Il faut maintenant espérer que les autorités ghanéennes passeront rapidement à l’étape suivante : la mise sur le marché du vaccin en question. Cela est d’autant plus important que les populations africaines piaffent d’impatience de venir définitivement à bout de ce mal. »
L’espoir est donc là, relève encore Le Pays : « des résultats officiels d’essais de recherches de la phase 3 sont en cours sur 4.800 enfants au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie. Ils attendent d’être publiés d’ici à la fin de cette année. On attend l’opérationnalisation de ces résultats de recherches, avec l’approbation de l’OMS. »
Le cas du Mali
Espoir également donc au Mali… « Le Centre de recherche et de formation sur le paludisme, le MRTC, annonce la disponibilité prochaine de deux vaccins pour lutter contre le paludisme dans le pays », dont le R21 précédemment cité : c’est ce que rapporte le quotidien malien en ligne Malikilé. « Deux vaccins qui contribuent à prévenir le paludisme chez les plus jeunes et qui sont donc destinés en premier lieu aux enfants de 5 mois à 5 ans. Selon le Pr Issaka Sagara, chercheur au Centre de recherche et de formation sur le paludisme MRTC, ‘tout est fin prêt maintenant’ pour mettre ces vaccins sur le marché. »
Enfin, toujours au Mali, le site d’information Maliweb se félicite de la coopération avec les États-Unis… du moins ce domaine de la lutte contre le paludisme. « Les États-Unis et le Mali travaillent ensemble, note Maliweb, pour fournir des services de prise en charge qui ont contribué à sauver des vies et à aider les communautés. Les investissements dans la prévention et les moyens de traitement du paludisme, ainsi que la formation et l’équipement des agents de santé, ont fait progresser le Mali dans la lutte contre la maladie tout en renforçant le système de santé du pays. »
rfi