L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il y a un « risque biologique » énorme après la prise, lundi dernier, d’un laboratoire public de Khartoum par l’une des parties belligérantes. On ne sait pas s’il s’agit des hommes du général al-Burhan ou Hemedti. Mais les occupants, qui ont fait du laboratoire leur base militaire, sont exposés à des agents pathogènes très contagieux.
Le laboratoire se trouve dans une zone disputée de la capitale, à quelques rues de l’aéroport international de Khartoum. À l’intérieur, des agents pathogènes hautement contagieux : du choléra, de la poliomyélite et de la rougeole. Les techniciens du laboratoire ont été mis à la porte par des hommes armés, désormais seuls occupants du bâtiment. Une situation risquée pour Ahmed Al-Mandhari, directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale : « Des personnes non formées se retrouvent à contrôler le laboratoire. Ils peuvent faire de mauvaises manipulations avec les échantillons, être eux-mêmes infectés par ces maladies, voire contaminer d’autres personnes à l’extérieur. »
Quatorze hôpitaux déjà bombardés
Autre inquiétude : sans électricité, les congélateurs du laboratoire chargés de conserver des poches de sang ne tournent plus. Sans stocks, les civils peinent déjà à acheter des médicaments et les blessés à se faire soigner, rappelle le responsable de l’OMS. « De nombreux hôpitaux et cliniques, publics comme privés, sont fermés. Nous manquons de médicaments, nous avons un accès limité à l’eau potable. Alors, le fait que ce laboratoire soit à l’arrêt empêche encore un peu plus le système de santé soudanais de fonctionner. »
Depuis le début du conflit, quatorze hôpitaux ont été bombardés, selon le syndicat des médecins, dix-neuf autres ont été évacués de force, notamment parce que des belligérants s’y étaient installés.
Rfi