Le procureur de Dakar a requis dix ans de réclusion contre l’opposant Ousmane Sonko poursuivi pour viols et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté. Le jugement est attendu le 1er juin.
Le procès a eu lieu en son absence. Un procureur du tribunal de Dakar a requis, mercredi 24 mai, dix ans de réclusion criminelle pour viols et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté contre l’opposant sénégalais Ousmane Sonko.
« Si le viol n’emporte pas votre conviction », le procureur a également requis cinq ans d’emprisonnement ferme pour « corruption de la jeunesse ».
La décision est attendue le 1er juin, a indiqué dans la nuit de mardi à mercredi le président de la chambre criminelle dans un climat de haute tension.
Lord de l’audience, la plaignante Adji Sarr a maintenu ses accusations de viols, assurant qu’elle avait été abusée cinq fois par Ousmane Sonko dans le salon de beauté à Dakar où elle travaillait. Elle a relaté sans détour les actes que l’accusé lui aurait imposés entre fin décembre 2020 et début février 2021, jusqu’à ce qu’elle dépose une plainte qui a secoué le monde politique.
Ousmane Sonko, 48 ans, a reconnu être allé se faire masser pour apaiser des douleurs de dos chroniques. Mais il a toujours réfuté les accusations dans les dossiers de viols présumés et de diffamation et crié au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de 2024.
Crainte pour son « intégrité physique »
La jeune femme d’une vingtaine d’années a aussi rapporté les menaces de mort dont elle dit avoir fait l’objet, autre chef d’accusation retenu contre le président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019.
Sur cet autre volet de l’affaire, le parquet a requis un an d’emprisonnement ferme. La partie civile avait aussi réclamé 1,5 milliard de francs CFA (2,3 millions d’euros) à M. Sonko et à Mme Ndèye Khady Ndiaye, la patronne du salon de beauté. Disant craindre pour sa sécurité, il avait annoncé qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans garantie de l’État pour son intégrité physique.
AFP