C’est sous le thème ‘’ Mon albinisme, ma fierté : l’inclusion fait la force’’ que les droits des personnes vivant avec l’albinisme ont été célébrés.
Dans la commune urbaine de Kankan, aucun événement festif n’a marqué la journée. Notre reporter est allé à la rencontre du responsable de l’association des albinos de la ville.
Depuis le 18 décembre 2018, la journée internationale de sensibilisation sur l’albinisme est organisée chaque 13 juin à travers le monde. Elle vise à sensibiliser le grand public aux difficultés rencontrées par les albinos dans leur vie quotidienne et lutter contre le rejet qu’ils peuvent parfois subir dans certaines sociétés.
Contrairement à d’autres albinos qui vivent à la merci de la nature, Sâa Antoine Tolno albinos, parvient à surmonter le coup, depuis des années. Ce jeune donne des cours d’histoire dans des écoles publiques et privées de kankan et il s’en réjouit.
Pourtant, une majorité d’entre eux souffre le martyre avant de s’offrir une opportunité d’embauche.
« Les albinos sont confrontés à certaines difficultés, certains qui ont fini les études, ont vraiment du mal à trouver de l’emploi, tout simplement parce qu’ils sont différents, on se dit qu’ils sont des incapables, ils ne peuvent pas tenir longtemps dans une profession, dans un métier et ce qui fait que finalement le mal devient profond parce que lorsqu’on est marginalisé, on est souvent victime de moquerie, on est sous-estimé vraiment ça peine, ça nous écœure »
Dans certaines familles de la Guinée, les albinos sont relégués au second rang, regrette Antoine Tolno « il y a des problèmes d’insertion socioprofessionnelle dans beaucoup de famille, aujourd’hui les albinos ne sont pas vraiment aimés, ils sont détestés, ils sont mis de côté. Certains parents, qui n’ont pas compris pourquoi leur enfant est différent, souhaitent même les chasser de la maison ou bien leur mort, certains albinos sont souvent victimes de ritualistes, il y a certains qui disparaissent et après, on apprend qu’on les a retirés certaines parties du corps pour aller peut-être les utiliser à des fins mystiques et tout ça-là nous écœure honnêtement »
Le président de l’association des personnes atteintes d’albinisme invite les nouvelles autorités du pays à s’impliquer dans la prise en charge des patients albinos, « nous interpellons le gouvernement guinéen afin qu’il puisse prendre au sérieux les problèmes sanitaires auxquels les albinos sont confrontés, avoir des centres spécialisés où des albinos peuvent aller se faire consulter et s’il y a des possibilités de bénéficier aussi des soins gratuitement parce qu’il y a des albinos guinéens dont les parents n’ont pas les moyens »
En mai 2021, la Guinée s’est dotée d’une loi pour protéger les personnes atteintes d’albinisme. Cette loi prévoit de lourdes peines contre des personnes qui se livreraient à des actes malsains contre les albinos.
AGP