Le sacre du jeune guinéen Oumar Ahmed Touré originaire de Kissidougou, au Concours International de Mémorisation du Saint Coran avec un record personnel de 98,63 points sur 100 dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, fait la une de l’actualité dans la cité de Kissi-kaba Keita. En tout cas cette heureuse nouvelle est largement commentée par les citoyens de toutes les confessions confondues sous fond de satisfaction et de réjouissance dans les familles, dans les mosquées, dans les cafétérias ou dans les staffs des jeunes souvent réunis autour des théières d’Attaya dans les différents quartiers.
Dans la famille du jeune lauréat au quartier Sogbè, secteur Nasroullaye, c’est le comble de la joie depuis cette annonce historique. Dr Ahmed Touré, le père biologique de l’heureux gagnant, est Docteur en connaissance de l’islam, spécialiste de la vie du prophète Mahomet (psl), diplômé de l’université de Médine en Arabie Saoudite, imam, professeur et représentant de l’union des sunnites de Guinée à Kissidougou. Il s’exprime sur ce prix raflé par son enfant tout en relatant le parcours hors norme de ce génie de garçon: « je commence d’abord par rendre gloire à Allah le tout puissant car c’est grâce à lui que tout cela est possible. Ce prix dépasse la dimension familiale, c’est que l’enfant a contribué au rayonnement de l’islam, il a honoré toute l’Afrique mais aussi et surtout il a vendu l’image positive de notre pays. Ce garçon comme tous mes enfants d’ailleurs est né en Arabie Saoudite donc cela a été un grand atout pour moi dans leur éducation. Quand je me suis retourné en Guinée, très tôt Oumar s’est distingué par son intelligence, son courage et sa sagesse. À son très jeune âge il a fini la lecture du Coran entier et déjà à 11 ans il avait commencé à diriger les prières pendant le mois de ramadan c’était à la grande mosquée de Farakô. Alors je l’avais confié au grand maître oustaz Abdoulaye Soumaoro qui avait un grand centre de mémorisation du saint Coran. C’est avec ce grand maître qu’il a mémorisé pour la première fois le Coran entier. Quand il fut admis pour le lycée il déménagea à Conakry et c’est là qu’il avait décroché le baccalauréat unique et il est allé à l’université de Sonfonia. J’invite tous les parents à investir sans relâche dans l’éducation des enfants depuis le bas âge car c’est à cette phase que nous pouvons façonner ou mouler le type d’enfant qu’on veut. Je prie Allah qu’il veille sur tous les enfants à travers le monde », a dit Dr Ahmed Touré.
Cette couronne internationale de mémorisation du Coran désormais portée par un fils de la localité n’a pas laissé les autorités religieuses de Kissidougou indifférentes. Pour M.Abdoulaye Diawara, Secrétaire Général de la Ligue Islamique Communale, cette victoire est la récompense des nombreux efforts consentis par des parents et des enseignants en arabe de Kissidougou : « d’abord au nom de toute la communauté musulmane de Kissidougou, je félicite le jeune Oumar Touré qui nous a rendu tous fiers à ce jour. Je dirais que c’est le prix des efforts conjugués des parents et des maîtres des écoles coraniques de Kissidougou qui accompagnent nos enfants dans l’exercice de mémorisation du Coran et dans la connaissance générale de l’islam. Aujourd’hui on peut compter 11 centres de mémorisation du Coran à Kissidougou avec plus de 50 maîtres et plus de 2000 apprenants. Donc que les gens ne soient pas trop surpris de cette performance de Kissidougou dans ce domaine et je prie Dieu que cette belle série que nous avons entamée puisse continuer avec de nombreux lauréats venus de Kissidougou pour les prochaines compétitions de ce genre », a-t-il déclaré.
Quant à Oustaz Mohamed Abdoulaye Condé, maître coranique, imam au quartier Djikourani et l’un des formateurs de notre lauréat, il était tout le temps surpris par la capacité de mémorisation de son jeune élève à l’époque : « quand j’étais maître chez Oustaz Soumaoro, on m’avait confié le jeune Oumar Touré avec ses grands frères Ibrahim, Aboubacar et Abdoul Wahab. Ils furent parmi mes premiers élèves mais à la différence des autres apprenants, eux ils sont venus déjà initiés car ils pouvaient lire déjà les textes en arabe. Mais je peux dire que Oumar était super intelligent. Quand je lui donnais parfois deux pages à mémoriser, il faisait toujours le double du travail demandé. C’est avec moi il a obtenu son premier diplôme de mémorisation du saint Coran. En dehors du fait qu’il était brillant dans les études, il était aussi calme, respectueux et on sentait en lui quelqu’un qui avait de fortes ambitions. C’est pourquoi nous qui avions côtoyé l’homme, nous ne sommes pas aussi étonnés que les autres », déclare le maître coranique.
À noter que dans la béatitude de ce sacre international d’un fils de la localité, les autorités religieuses de Kissidougou en connivence avec les autorités administratives s’activent déjà pour organiser très prochainement un accueil chaleureux à leur champion.
Nous y reviendrons !
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