L’ambassadeur français va rester au Niger malgré les pressions des militaires à l’origine du coup d’État dans le pays, a déclaré lundi Emmanuel Macron, qui ouvrait la 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs.
Emmanuel Macron a salué lundi 28 août l’action des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles, citant en particulier la situation au Niger, où l’ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ.
« La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit au Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste », a déclaré le président français dans un discours aux ambassadeurs et ambassadrices à l’occasion de leur réunion annuelle.
Les militaires qui se sont emparés du pouvoir au Niger le 26 juillet et retiennent depuis prisonnier le président renversé Mohamed Bazoum au palais présidentiel ont pris la France, l’ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée. La junte, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, a demandé vendredi soir le départ de l’ambassadeur de France en poste à Niamey.
« Je pense que notre politique est la bonne. Elle repose sur le courage du président (Mohamed) Bazoum, sur l’engagement de notre ambassadeur sur le terrain qui reste malgré les pressions, malgré toutes les déclarations d’autorités illégitimes », a déclaré le président de la République.
Des milliers de personnes favorables au coup d’État ont manifesté dimanche à proximité de la base militaire française à Niamey, brandissant des pancartes demandant notamment le départ des troupes françaises. Mais la France oppose une position de fermeté, arguant qu’elle ne reconnaît pas le régime militaire. « Les putschistes n’ont pas autorité » pour demander le départ de l’ambassadeur, a ainsi fait savoir le ministère des Affaires étrangères vendredi soir.
Paris soutient aussi la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans toute action pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Avec AFP