Le procès du footballeur brésilien Dani Alves pour viol débute ce lundi 5 février 2024 à Barcelone. L’ex-international risque jusqu’à 12 ans de prison.
Dani Alves, l’ancienne star du Barça et du PSG, est jugé ce lundi à Barcelone pour viol présumé d’une jeune femme dans le Sutton, une boîte de nuit de la capitale catalane le 30 décembre 2022. Le procès doit durer trois jours et une trentaine de témoins seront appelés à la barre. Le parquet – qui requiert avant le procès en Espagne – réclame neuf ans de prison à son encontre ainsi que le versement de 150 000 euros à la jeune femme et dix ans de liberté surveillée à l’issue de son incarcération.
Placé en détention provisoire depuis un an, l’ancien footballeur a changé jusqu’à cinq fois sa version des faits, rapporte notre correspondante à Barcelone, Elise Gazengel. Il a d’abord nié avoir rencontré la jeune fille, mais, accablé par les preuves matérielles, il affirme désormais que la relation était consentie et qu’il était en état d’ébriété. La victime, qui avait 21 ans au moment des faits, assure qu’il l’a giflée et enfermée dans les toilettes de la zone VIP de la discothèque avant de la violer.
La justice espagnole s’est opposée à plusieurs reprises à la remise en liberté de Dani Alves dans l’attente de son procès, mettant en avant un « risque élevé de fuite » du joueur au Brésil, pays qui n’extrade en général pas ses ressortissants.
Le « procès de l’année » en Espagne
Le « procès de l’année », comme il est qualifié en Espagne, ne se tiendra pas à huis clos, à l’exception de l’audition de la plaignante. Afin de garantir sa protection, elle ne verra pas son identité dévoilée et n’aura pas non plus à être « confrontée visuellement à l’accusé ». Le mois dernier, son avocate avait déposé une plainte contre la publication par la mère de Dani Alves d’une vidéo montrant des images de sa cliente.
Les associations féministes estiment que ce procès permettra d’évaluer la réponse de la justice espagnole aux violences faites aux femmes.
En Espagne, un accord reste possible jusqu’au début du procès entre l’accusé, la plaignante et le parquet, dans le cadre duquel Alves pourrait théoriquement reconnaître sa culpabilité en échange d’une réduction de la peine requise et d’une indemnisation de la victime. Fin novembre, l’avocate de la plaignante avait admis l’existence de « conversations » initiées à la demande des conseils du joueur, mais qui n’avaient pas permis d’arriver à un « quelconque accord ».
Footballeur parmi les plus titrés de l’histoire, Dani Alves a connu la période la plus glorieuse de sa carrière au Barça, entre 2008 et 2016, où il a remporté 23 trophées. Dès son inculpation, annoncée en janvier de l’an dernier, il avait été licencié par le club mexicain des Pumas où il était sous contrat jusqu’à la fin de la saison dernière.
rfi