Le vendredi 19 avril 2024, l’opinion publique a été surprise de voir sur des réseaux sociaux (Facebook, Whatshap) le courrier administratif No04 en date du 21 mars 2024 du Procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) faisant accusé de réception, selon ledit courrier, aux dénonciations faites par Monsieur Alseny Farinta Camara contre Monsieur Alphonse Charles Wright, Dr Bernard Goumou, Monsieur Moussa Cissé et Monsieur Ousmane Gaoual Diallo. Notre rédaction s’est intéressée à cette information pour mieux comprendre sa genèse et son évolution dans le milieu judiciaire.
Le cas qui a retenu notre attention est celui de l’ancien Garde des Sceaux, Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Monsieur Alphonse Charles Wright qui est accusé publiquement par voie de dénonciation pour des faits de malversation financière, l’enrichissement illicite, la corruption aggravée et détournement des deniers publics par un activiste de la société civile, membre du FNDC dissout par les autorités de la transition à travers le Ministère de l’Administration du Territoire.
Dans sa dénonciation écrite, monsieur Alseny Farinta Camara, sans apporter la preuve, s’est basé sur la publication de monsieur Mamoudou Babila Keita qui a été sanctionné par la plus haute instance de régulation des médias en République de Guinée, la HAC. L’absence de preuves a été à la base de cette sanction pour un délai de six (6) mois, laquelle décision ayant été rendue le mercredi 17 avril 2024.
La question que l’opinion publique nationale et internationale se pose est celle de savoir : pourquoi le Procureur spécial près la CRIEF, Monsieur Aly Touré, n’a pas saisi directement les services de police judiciaire pour des fins d’enquête ? Autrement dit, pourquoi le Procureur Spécial a saisi l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption et de la Promotion de la Bonne Gouvernance au lieu de saisir les services de police judiciaire pour enquête judiciaire qui ont compétence juridique et judiciaire de rechercher les preuves des infractions, interpeller les auteurs et les traduire devant la justice qui reste la boussole prônée par le Président de la République, le Général de Corps, Mamadi Doumbouya ?
Selon le courrier administratif No04/PPS/CRIEF/2024 du 31 mars 2024 adressé à cette structure purement administrative, Monsieur Aly Touré soutient avoir saisi l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption et de la Promotion de la Bonne Gouvernance à l’effet de procéder à des investigations préalables. Cette démarche soulève des questions de part et d’autres à savoir :
1.Monsieur Alseny Farinta Camara qui prétend être politologue de profession et qui se targue d’être superviseur du projet ‘’regards citoyens sur la gestion des affaires publiques’’ avait pris soins d’avoir toutes les informations, preuves et éléments factuels tirés de l’article publié sur le site sanctionné, www.inquisiteur.net avant de faire une quelconque dénonciation contre Monsieur Alphonse Charles Wright, Dr Bernard Goumou, Monsieur Moussa Cissé et Monsieur Ousmane Gaoual Diallo ?
Il faut encourager les citoyens à participer activement à la dénonciation des faits de corruption, d’enrichissement illicite quelque soit la personne dénoncée. Toutefois, il faut éviter que cette voie aussi utilisée pour porter sur la voie publique des informations sans vérification préalable. Le combat de la corruption doit être l’affaire de tous car cela y va dans l’intérêt de la refondation de notre pays qui a souffert de la mal gouvernance sous toutes ses formes.
A l’examen de la dénonciation faite par Monsieur Alseny Farinta Camara, arborant le tee-shirt du FNDC, on se rend compte qu’il ne s’est basé que sur le contenu de l’article de presse publié sur le site d’information www.inquisiteur.net et n’a visé aucune pièce comptable ou administrative pouvant constituer d’indice de corruption contre les intéressés. Comme il l’a rappelé, tout citoyen sur le fondement de la loi a le devoir d’informer les autorités judiciaires de toute infraction portée à leur connaissance. En revanche, cette loi interdit la dénonciation calomnieuse qui expose la personne dénoncée à une procédure judiciaire ou disciplinaire sur la base des fausses informations ou allégations.
2.Pourquoi le Procureur spécial près la CRIEF, Monsieur Aly Touré, avait accepté de recevoir une dénonciation écrite à l’absence de tout support de nature à ouvrir une enquête judiciaire ou à laisser croire l’existence de l’infraction dénoncée ?
Sur la question, un spécialiste nous apprend que le procureur a le pouvoir de recevoir des plaintes et dénonciations. Mais toute plainte ou dénonciation doit avoir pour support des pièces ou des éléments qui permettent d’avoir une idée sur l’accusation. Cela, du point de vue professionnel, évitera que des personnes viennent à tout bout de champ, souvent pour des raisons inavouées, porter des accusations contre tout citoyen quelque soit son statut. C’était nécessaire de demander au dénonciateur les preuves de sa dénonciation devant le parquet près la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il revenait à Monsieur Alseny Farinta Camara de soutenir sa dénonciation en sollicitant de Mamoudou Babila Keita, auteur de l’article visé dans sa dénonciation, les pièces comptables ou administratives qui attestent que l’ancien Ministre de la justice, Monsieur Alphonse Charles Wright, a commis les faits de détournement autour de la rénovation et l’extension de la Maison Centrale de Conakry où se serait enrichi de manière illicite en contournant des procédures de passation des marchés publics.
Notre rédaction s’était intéressée à cette prétendue corruption et la décision de la HAC contre notre confrère conclue que l’article indiqué dans la dénonciation n’a pas obéit à des règles d’éthique et de déontologie journalistique. Or, c’est le même article qui reste et demeure le support de la dénonciation.
3.Quel est le sort de cette dénonciation dont le support a été sanctionné comme contre-vérité dans la procédure administrative entamée par Monsieur Aly Touré.
Le mal est déjà consommé, il faut désormais éviter des publicités au détriment des enquêtes de sérénité où des personnes cherchent de renommé devant l’opinion publique en ternissant l’image des personnes qui ont la dignité.
Affaire à suivre…
confidence224.com