L’Espagne est un eldorado pour beaucoup de jeunes migrants qui espèrent concrétiser leur rêve de ballon rond dans un pays où le football est roi. Mais depuis de longs mois, un phénomène inquiète : de plus en plus de jeunes Guinéens, Marocains, Tunisiens arrivent en Espagne avec la promesse d’intégrer des centres de formation nationaux. Sauf que, bernés par les passeurs, leur rêve se transforme en désillusion.
Jouer sur la pelouse du stade Santiago Bernabéu, du Camp Nou, mais aussi du Wanda Metropolitano, en portant les maillots du Real Madrid, du FC Barcelone ou de l’Atletico Madrid. Être sous les feux des projecteurs de l’un des meilleurs championnats du monde. Tel est le rêve de milliers de jeunes aspirants footballeurs du monde entier. Mais pour certains, venus du Sénégal, de Guinée, du Nigéria, mais aussi du Maroc et de Tunisie, qui ont réussi à arriver en terre de Cervantès, le destin fait rapidement place à une grande désillusion.
Depuis plusieurs mois, de plus en plus de jeunes étrangers, n’ayant que 13 ou 14 ans, sont pris dans l’étau des réseaux de trafiquants d’êtres humains. « En échangeant avec des collègues à travers le pays, on se rend compte que le nombre de cas est en forte hausse », explique Juan José M, enquêteur à la police nationale espagnole sur les sujets liés au trafic d’êtres humains et des mineurs dans la région de l’Andalousie. « On a des signalements de personnes anonymes, mais aussi de beaucoup de jeunes qui, eux-mêmes, ont été exploités, et qui sont à la rue, en grande précarité. Ils ont décidé de parler à la police pour être aidé et éviter que d’autres jeunes ne se fassent embobiner ».
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