À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, ce 19 août, l’ONG Action pour enfants oubliés (Apeo) attire l’attention sur les conditions de vie précaires de milliers d’enfants dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. Contrairement à d’autres provinces du sud-est du pays où la situation des femmes et des enfants est légèrement meilleure, le Sud-Kivu reste profondément affecté par l’insécurité et la pauvreté.
Dans plusieurs territoires de la province, la situation est critique. À Nzibira, dans le territoire de Walungu, Suzanne Kalakala, une habitante, décrit la lutte quotidienne des familles pour survivre. « Quand je vois certaines femmes d’entre nous errer pour essayer de trouver à manger, ça me fait mal, car des groupes armés sont encore là dans la forêt. L’éducation est un droit primordial pour les enfants, mais beaucoup n’étudient plus ; ils sont utilisés dans la fabrication de la braise, le lavage des motos, dans des restaurants et dans des carrés miniers pour avoir un peu d’argent », témoigne-t-elle.
« Engageons-nous ! »
Face à cette situation alarmante, la coordonnatrice d’Apeo, Solange Rubuye Mer, a lancé un appel pressant aux autorités congolaises et à la communauté internationale pour agir rapidement. « Le message essentiel que je veux lancer est tout simplement qu’on s’engage ! Je fais un appel au gouvernement : ces zones sont très enclavées ; on a besoin de leur soutien. L’humanitaire, ce ne sont pas seulement les agences des Nations unies. L’humanitaire, c’est toi et moi. Faisons quelque chose pour l’humanité, n’oublions pas aussi les veuves. Engageons-nous ! », a-t-elle déclaré.
Apeo a néanmoins salué les efforts du gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, qui s’est récemment rendu à Shabunda pour évaluer la situation sur le terrain. L’ONG a également approuvé sa décision de suspendre l’exploitation des minerais le mois dernier, une mesure destinée à rétablir l’ordre dans ce secteur.
Rfi