Une Assemblée générale de l’ONU en pleine explosion des violences au Proche-OrientPlus de cent dirigeants du monde entier se retrouvent à partir de mardi à New York pour la session 2024 de l’Assemblée générale de l’ONU. L’accent devrait être mis sur l’embrasement au Proche-Orient. – Base Cote Media

Une Assemblée générale de l’ONU en pleine explosion des violences au Proche-OrientPlus de cent dirigeants du monde entier se retrouvent à partir de mardi à New York pour la session 2024 de l’Assemblée générale de l’ONU. L’accent devrait être mis sur l’embrasement au Proche-Orient.

Plus de cent dirigeants du monde entier se retrouvent à partir de mardi à New York pour la session 2024 de l’Assemblée générale de l’ONU. L’accent devrait être mis sur l’embrasement au Proche-Orient.

C’est un rendez-vous incontournable. L’Assemblée générale de l’ONU commence mardi 24 septembre à New York alors que le danger d’un conflit régional au Moyen-Orient occupe tous les esprits.

Après deux journées de « Sommet de l’avenir » consacrées aux grands défis de l’humanité pour les générations à venir, plus de cent chefs d’État et de gouvernement vont se succéder à la tribune dans les prochains jours alors que les conflits se multiplient sur la planète, du Soudan à l’Ukraine, en passant par le Proche-Orient et la situation de plus en plus explosive au Liban.

Les prises de parole doivent durer en théorie 15 minutes, même si le discours de Fidel Castro en 1960 est entré dans l’Histoire avec une présence de 269 minutes à la tribune.

« Cette année, l’accent sera mis sur les questions de guerre et de paix », commente Richard Gowan, de l’International Crisis Group. En particulier Gaza, l’Ukraine et le Soudan.

Près d’un an après le début de la guerre dans le petit territoire palestinien déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le conflit menace de s’étendre à la région. Des frappes israéliennes contre le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, ont fait près de 500 morts lundi au Liban, qui a vécu sa journée la plus meurtrière en près d’un an d’échange de tirs entre les deux parties en marge de la guerre à Gaza.

Dernier discours de Joe Biden à l’ONU

Le président des États-Unis, qui a renoncé en juillet à briguer un second mandat et qui quittera donc la Maison Blanche en janvier prochain, prononcera son dernier grand discours à l’ONU mardi, à 10 h locales.

Face à lui, Joe Biden aura des chefs d’État et de gouvernement aux yeux rivés sur l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, qui promet d’être extrêmement serrée.

Beaucoup redoutent, en cas de victoire de Donald Trump face à la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, un violent virage isolationniste et protectionniste de la première puissance mondiale. Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l’un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l’international, deviennent autant que possible « irréversibles ».

Le directeur de communication de la Maison Blanche, Ben LaBolt, a ainsi évoqué dans un mémo le « sprint final » qu’il s’agissait pour l’administration sortante de courir jusqu’en janvier, afin de « poser des jalons pour l’avenir ».

Reste qu’à New York, le discours de Joe Biden devrait majoritairement se concentrer sur la guerre en Ukraine et le situation au Moyen-Orient. Les États-Unis sont opposés à une invasion terrestre du Liban et vont présenter des « idées concrètes » à leurs partenaires cette semaine à l’ONU pour apaiser ce conflit, a confié un haut responsable américain.

Joe Biden devrait par ailleurs s’entretenir dans la journée avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et a prévu deux autres allocutions, l’une sur la lutte contre les drogues de synthèse, l’autre sur le climat.

  • Premier discours de Massoud Pezeshkian

Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, dont le pays soutient le Hezbollah et le Hamas, fera lui son premier discours à l’ONU mardi, à 15 h locales.

Lundi, le dirigeant iranien a accusé Israël de chercher à « élargir » le conflit au Moyen-Orient, insistant sur le fait que Téhéran avait fait preuve de retenue dans l’espoir de garantir la paix régionale. « Nous savons mieux que quiconque que si une guerre plus importante devait éclater au Moyen-Orient, cela ne bénéficierait à personne dans le monde. C’est Israël qui cherche à élargir ce conflit », a-t-il déclaré lors d’une table ronde avec des journalistes.

Réformateur qui a prêté serment fin juillet après la mort de son prédécesseur Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère, Massoud Pezeshkian s’est également dit prêt à discuter avec les Occidentaux, notamment au sujet de l' »agression » russe en Ukraine. « Nous sommes prêts à nous asseoir avec les Européens et les Américains pour avoir un dialogue et des négociations. Nous n’avons jamais approuvé l’agression contre le territoire ukrainien », a-t-il affirmé, niant au passage fournir des armes à la Russie dont il a condamné, pour la première fois, « l’agression » contre l’Ukraine.

  • Volodymyr Zelensky attendu mercredi

Il était le dirigeant le plus attendu de l’édition 2023. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s’exprimer mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU.

Mardi, à la demande des Ukrainiens qui, selon des sources diplomatiques, craignaient cette année que « leur » guerre ne soit éclipsée, le Conseil se réunira en sa présence pour parler de la situation dans le pays.

Le dirigeant ukrainien a appelé lundi « tous les pays à continuer à soutenir nos efforts conjoints pour un avenir pacifique ». Le président russe Vladimir « Poutine a déjà volé tellement de choses, mais il ne volera pas l’avenir du monde », a-t-il déclaré, alors qu’il doit présenter cette semaine à son homologue américain son « plan pour la victoire ».

  • Emmanuel Macron à l’ONU puis au Canada

De son côté, le président français Emmanuel Macron devrait s’exprimer mercredi, avant de se rendre au Canada, avec une étape au Québec, pour prôner une « relance de la Francophonie », avait annoncé jeudi l’Élysée.

Deux ans après son précédent discours à la prestigieuse tribune des Nations unies, quand il avait mis en garde contre la « fracture du monde », le président français va à nouveau au grand rendez-vous annuel de la diplomatie à un moment où il faut « recréer des points de convergence » au sein de la communauté internationale, a expliqué son entourage à la presse.

D’autant que le contexte « s’est sans doute encore aggravé » : outre le conflit en Ukraine qui perdure, le monde est secoué par la guerre à Gaza. « La communauté internationale est très fortement fracturée autour de ces deux sujets », a expliqué la présidence.

En parallèle de son discours à New York, il devrait participer aussi à plusieurs événements, notamment un sommet sur la démocratie organisé par le président brésilien Lula, et une réunion pour faire le point sur son « Pacte de Paris pour les peuples et la planète », lancé en 2023 pour réformer les instances financières internationales et mieux concilier lutte contre la pauvreté et lutte contre le réchauffement climatique.

Surtout, Emmanuel Macron « pourra rencontrer des dirigeants notamment du Proche-Orient », au moment où la région menace de s’enfoncer dans l’escalade, selon l’Élysée, qui n’a fourni aucun rendez-vous précis.

Puis mercredi soir, il se rendra pour la seconde fois au Canada, pour « relancer le partenariat stratégique » entre les deux pays alliés avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

  • Lula et Erdogan mardi, Mahmoud Abbas jeudi…

Autres personnalités attendues pour ce défilé de dirigeants à la tribune cette semaine : le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le Turc Recep Tayyip Erdogan mardi, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas jeudi et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, jeudi ou vendredi.

L’ordre des discours est déterminé par de multiples variables, notamment la personne qu’un pays envoie prononcer le discours (les chefs d’État précèdent les chefs de gouvernement, qui précèdent eux-mêmes les simples ministres et autres représentants), les desiderata des pays eux-mêmes et l’équilibre géographique.

Avec AFP