Après avoir reçu les écologistes, les communistes et les indépendants lundi matin, Emmanuel Macron Macron convie « l’ensemble des partis », hors LFI et RN, ce mardi à l’Élysée. Les premiers pas d’une nouvelle méthode pour construire le futur gouvernement, cinq jours après la censure du gouvernement de Michel Barnier ?
Le même ballet dans la cour de l’Élysée, le même temps qui s’étire : comme cet été, les consultations s’enchaînent. Lundi 8 décembre, Emmanuel Macron était toujours en quête d’un Premier ministre, cinq jours après la censure du gouvernement Barnier. Cette fois, le chef de l’État avait pourtant promis d’aller vite. Car le budget 2025, à l’origine de toutes les crispations, ne peut pas attendre indéfiniment une sortie de crise.
Pour tenter de former un nouveau gouvernement à brève échéance, Emmanuel Macron a donc invité à des discussions mardi à 14 h à l’Élysée l’ensemble des partis disant se situer dans « une logique de compromis » dans le but de « constituer un gouvernement d’intérêt général », a annoncé lundi soir l’Élysée, excluant ainsi le Rassemblement national et La France insoumise.
« À l’issue de ses consultations menées depuis vendredi, le Président de la République a convié demain à 14 h à l’Élysée l’ensemble des partis politiques ayant indiqué se placer dans une logique de compromis dans le but de constituer un gouvernement d’intérêt général ou de le rendre possible », a précisé la présidence.
« L’objectif est d’avancer sur un accord concernant une méthode », a ajouté l’entourage du chef de l’État, alors que ce dernier avait promis en fin de semaine dernière un Premier ministre « dans les prochains jours ».
Après les socialistes et les Républicains (LR) vendredi, Emmanuel Macron a reçu lundi matin les indépendants (Liot), les communistes et les écologistes.
« Consentir à l’alternance »
« Le président a compris qu’il devait arrêter de n’en faire qu’à sa tête et de se précipiter dans des nominations qui conduiraient à des censures », a déclaré Marine Tondelier, à l’issue d’un échange avec le président de la République. « La solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le Rassemblement national (…) Il a été très clair sur le fait que le Rassemblement national, pour lui, n’était pas dans le périmètre des partis qui souhaitaient discuter », a-t-elle ajouté.
« Le président a fait comme proposition une nouvelle méthode, qui reposerait d’abord par une réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique », a dit, pour sa part, la députée écologiste Cyrielle Chatelain. « Aborder la question par le contenu de la politique menée est pour nous un élément important », a-t-elle ajouté.
« Situation d’urgence »
« On a fait un pas ce matin », a affirmé à la sortie le patron du PCF Fabien Roussel, venu avec la « volonté de trouver des solutions » mais sans « mettre des préalables ». Pas même celui d’un Premier ministre de gauche, seulement « préférable », ou d’une abrogation de la réforme des retraites – qui pourrait être renvoyée à une « conférence sociale ». « Ce qui compte maintenant c’est de savoir si son camp est prêt à bouger, s’ils sont prêts à remettre en cause un tant soit peu la politique qu’ils mettent en oeuvre depuis des années maintenant », a-t-il ajouté.
Moins antagoniques, les députés Liot ont seulement demandé « quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités », et surtout « que ça soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence », a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.
Si le chef de l’État concrétise sa proposition de réunion de différentes forces politiques ce mardi, ce serait la première fois depuis la dissolution qu’Emmanuel Macron réunit plusieurs blocs politiques autour d’une même table. Il dit se placer dans une logique de compromis, a fait savoir la présidence française lundi.
Avec AFP et Reuters
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