Le Sommet Union africaine-Union européenne s’ouvre à Abidjan ce mercredi 29 novembre : 83 chefs d’État et de gouvernement et quelque 5 000 participants des 55 pays d’Afrique et de 28 pays d’Europe sont attendus pour des discussions qui devraient être dominées par les questions d’immigration et de sécurité. Ces sommets, qui ont lieu tous les trois ans, sont le cadre de concertation mis en place entre l’Afrique et l’Europe.
C’est au Caire en 2000 que des discussions se sont tenues pour la première fois au niveau continental entre l’Afrique et l’Europe, à Lisbonne que les deux continents ont lancé une stratégie commune Afrique-UE. Depuis, les réunions ont pris leur vitesse de croisière : elles ont lieu tous les trois ans, tantôt en Afrique, tantôt en Europe. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont ainsi retrouvés à Tripoli en 2010, puis à Bruxelles en 2014, avant ce 5e sommet à Abidjan.
Des débats généraux sont prévus sur le thème officiel du sommet, l’investissement dans la jeunesse, mais aussi sur une question qui est revenue sur le devant de l’actualité ces dernières semaines dans toute sa violence, la question des migrants.
Face à une jeunesse africaine (720 millions de moins de 25 ans) qui perd espoir et migre en Europe ou bien se révolte et manifeste avec plus ou moins de succès contre les pouvoirs en place, l’UE et l’UA veulent donner une nouvelle impulsion dans leur partenariat qui devrait être synonyme de solutions pour cette population. Une population qui dans son ensemble passera le cap des deux milliards d’habitants d’ici 30 ans.
Confrontés à cette bombe démographique à retardement, comme l’explique le président de l’UA Alpha Condé, il faut que les chefs d’Etat prennent leur responsabilité et trouvent enfin des solutions pour l’emploi, l’éducation, la couverture sociale et médicale que chaque citoyen africain est en droit de revendiquer. Pour cela des pistes sont évoquées, comme l’éducation et la formation, la coopération en matière de bonne gouvernance.
Mais la véritable difficulté ne sera pas de trouver des solutions au terme de ce sommet de 48 heures, mais de véritablement de les appliquer par la suite ce que l’on a rarement vu depuis que ces sommets ont lieu.
Un partenariat d’égal à égal
Dans une tribune publiée à l’approche du sommet, la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères Frederica Mogherini a dit son espoir que cette rencontre permette l’émergence d’ « un partenariat d’égal à égal, dégagé de la relation donateur-récipiendaire désormais dépassée ». Un objectif que certains spécialistes estiment difficile à atteindre tant que l’Union africaine restera dépendante de financements européens pour un grand nombre de projets..
Rfi