Au Zimbabwe, il n’y a pas de révolution dans le nouveau gouvernement zimbabwéen, nommé dans la nuit du jeudi 30 novembre au 1er décembre, par le nouveau président Emmerson Mnangagwa. Ceux qui attendaient des changements significatifs seront déçus. Ce gouvernement composé à 100 % de membres de la Zanu-PF, le parti majoritaire, voit les militaires revenir en force, et plusieurs anciens proches de Mugabe rester aux commandes.
On est loin du gouvernement d’union nationale que certains appelaient de leurs vœux au Zimbabwe. L’opposition, qui espérait profiter de cette transition, est une fois de plus laissée de côté. A la place, Emmerson Mnangagwa a préféré remercier ceux qui ont oeuvré à sa rapide ascension.
Le général Sibusiso Moyo, qui avait pris la parole à la télévision pour annoncer la prise de contrôle de l’armée le 15 novembre dernier a été nommé ministre des Affaires étrangères. Et c’est un haut gradé de l’armée de l’air qui sera en charge du ministère de la Terre.
« Nous nous sommes trompés »
Quant à Chris Mutsvangwa, chef de file des vétérans de la guerre d’indépendance, très actif dans la mobilisation des dernières semaines, il prend les rênes du ministère de l’Information. Le portefeuille des Finances, revient à Patrick Chinamasa, déjà en poste sous la présidence de Robert Mugabe. Il avait été exclu début octobre, pour être remplacé par un proche de l’ex-Première dame, Grace Mugabe.
L’opposant Tendai Biti, qui avait également occupé ce poste dans le gouvernement d’union nationale de 2009 a fait part de son amertume sur Twitter : « nous avions faim de changement, de paix et de stabilité pour notre pays. Nous nous sommes trompés », a-t-il commenté.
Source : RFI