L’ancien footballeur va prêter serment ce 22 janvier devant plus de 35 000 personnes et une dizaine de chefs d’État. La cérémonie doit s’ouvrir à 11h (GMT). Mais déjà, le stade Samuel Kanyon Doe est plein.
Deux heures avant de la cérémonie, le stade est quasiment plein. Dehors, des milliers de personnes font la queue, sur plusieurs kilomètres, espérant toujours entrer. Ses premiers pas de président, George Weah va les faire sur un terrain qu’il connaît bien : c’est dans le stade Samuel Kanyon Doe, celui-là même dans lequel joue l’équipe nationale de football, que l’ancien attaquant va définitivement abandonner son maillot de joueur star pour le costume de chef d’État.
Passation de pouvoir pacifique
Après deux tentatives manquées (en 2005 il était candidat à la présidence et en 2011 à la vice-présidence), la troisième fois a été la bonne pour l’ancien footballeur, qui a été élu le 26 décembre avec 61,5% des voix.
Dès l’aube, les 35 000 places de la plus grande arène sportive de la capitale vont se remplir. Des milliers de partisans sont attendus pour assister à cette cérémonie d’investiture prévue à 11 heures GMT.
Le moment est historique, car c’est la première fois qu’une passation de pouvoir pacifique a lieu dans ce pays marqué par quinze années de guerre civile, entre 1989 et 2003. Autour de George Weah et de la vice-présidente Jewel Howard-Taylor, on attend la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, mais aussi son vice-président, le candidat battu au second tour de la présidentielle, Joseph Boakai.
Plusieurs chefs d’États attendus
Pour l’occasion, de nombreux chefs d’États étrangers sont annoncés. Alpha Condé, le président guinéen et président en exercice de l’Union africaine, Alassane Ouattara, le président ivoirien, le Sierra-léonais Ernest Bai Koroma, Roch Marc Christian Kaboré, du Burkina Faso, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le président nigérien Mahamadou Issoufou, le Congolais Denis Sassou Nguesso, mais aussi le Gabonais Ali Bongo et le Sénégalais Macky Sall, deux chefs d’Etat dont George Weah est particulièrement proche. À leur côtés, des figures du ballon rond seront eux aussi présents, comme l’international camerounais Samuel Eto’o.
Depuis plusieurs jours, une certaine effervescence règne à Monrovia, où les hôtels affichent complet. Dans la capitale, tous se sont préparés à cette passation de pouvoir. T-shirt, casquettes, pagnes, beaucoup beaucoup ont investi quelques dollars libériens dans des gadgets.
D’autres arborent la nouvelle coupe en vogue : celle du nouveau président, cheveux rasés et barbe naissante. Sur les artères principales, des portraits de George Weah ont été dressés. « Congratulations Mr. President, Thank You Mama Ellen ! », est-il écrit en grosses lettres sur le boulevard Tubman, qui traverse la capitale.
Nombreux défis
Prix Nobel de la paix en 2011 et première femme chef d’Etat en Afrique, Ellen Johnson Sirleaf quitte la présidence en étant parvenue à maintenir la paix. Si elle bénéficie d’une très bonne image à l’international, elle est plus contestée dans un pays où la frustration est importante face au manque de développement économique et à la corruption endémique.
Manque d’infrastructures, chômage élevé, système de santé et d’éducation défaillants… les attentes des Libériens sont immenses. Et les défis tout aussi important pour le gamin des bidonvilles qui, ce lundi, devient le nouveau président du pays.
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