Elle était tombée sous le charme de la ville où elle avait construit sa résidence privée. Construit sur un domaine luxuriant au décor incontestable avec des fleurs roses, la « Villa Makeba », lz sud africaine quoiqu’en état de délabrement très poussé, laisse entrevoir des signes qui montrent que celle qu’on appelle « Mama Africa » avait un amour certain pour la nature.
Dans cette villa, des objets laissés par la chanteuse sont intacts mais en mauvais état. le mur Noircit, fendu, les vitrines des fenêtres cassées laissent voir des objets poussiéreux.
Selon l’un des gardiens de la résidence Oumar Telli Diallo, qui était chargé de tous les travaux dans la villa lorsque la chanteuse, contrainte à l’exil par le régime de l’Apartheid à cause de ses chansons engagées, séjournait dans sa villa. Elle y passait des jours entiers de repos après ses tournées internationales. C’est aussi dans le jardin de cette villa que la chanteuse sud-africaine préparait ses concerts internationaux. Que c’est en 1968 que Myriam Makeba qui se trouvait dans une délégation officielle que conduisait l’ancien président guinéen feu Ahmed Sékou Touré, foule le sol de Dalaba.
La Sud-africaine ne tarda pas à tomber amoureuse de cette petite ville au climat exceptionnel et à la végétation attrayante. Aussitôt elle émet le souhait d’y couler des jours tranquilles loin du bruit de la capitale.
Depuis la mort de la chanteuse, sa villa est en état de délabrement avancée. Elle a été pratiquement abandonnée. Quelques rares touristes s’y rendent pour visiter les lieux. Mais que souvent quand ils arrivent, ils sont partagés entre joie et regret.
La joie de faire ce petit pèlerinage mais le regret de voir que cette villa jadis resplendissante se meurt progressivement, Elhadj Thierno Habib barry, le maire de la commune urbaine de Dalaba se dit préoccupé par l’état de décrépitude avancée de la « Villa Makeba ».
A l’époque, il jouait au basket avec le mari de Makeba qui était aussi refugié en Guinée.
« Cette villa a été construite pour elle et elle y a habité, elle y préparait ses concerts. Après son départ, il y’a eu sa petite fille Bongui qui y a habité. Celle-ci partie, la villa est tombée en ruine. C’est même alarmant. La Préfecture a voulu restaurer, mais on a dit que ce n’était pas un patrimoine de la préfecture, que ça appartenait à Myriam Makeba ».Poursuit il.
Selon lui l’espoir est permis car des démarches sont entreprises pour la réhabilitation de la villa.
En attendant une rénovation qu’ils souhaitent de tout cœur, les habitants de Dalaba et les inconditionnels de Makeba ne ratent pas l’occasion de se rendre à la terrasse de la villa Makeba pour respirer le parfum des fleurs et pour écouter les chants d’oiseaux.
Ils aiment répéter, avec un éclat de lumière dans les yeux et un ton teinté de mélancolie qu’entre Myriam et Dalaba, c’est une histoire d’amour éternel. En fait c’est à juste raison que Dalaba continue de pleurer Mama Africa.
Si Makeba a disparu, les habitants de Dalaba ne veulent pas voir mourir l’unique symbole de la présence de la chanteuse sud-africaine dans leur ville.
A l’Etat de s’investir d’avantage pour redonner à la villa de Dalaba un visage semblable a son passé.
Alpha Sylla