L’Equateur et la Colombie sont encore sous le choc de l’assassinat des deux journalistes équatoriens et de leur chauffeur. Les trois hommes avaient été enlevés le 26 mars par un groupe d’ex-guérilleros colombiens qui opèrent à la frontière entre les deux pays. A Bogota, le triple assassinat constitue une menace de plus pour le processus de paix.
Les trois hommes ont été assassinés en territoire colombien, Bogota l’a admis. Mais les corps n’ont pas encore été retrouvés. Dans leur dernier communiqué, celui de vendredi 13 avril, les ravisseurs se disaient prêts à les rendre et demandaient l’intervention des organismes internationaux. La Croix-Rouge internationale dit avoir été contactée, mais la tâche s’annonce difficile.
Des deux côtés de la frontière, les opérations militaires se sont intensifiées contre l’ex-guérillero Walter Artízala, alias Guacho, et ses hommes. Le président équatorien Lenin Moreno, qui veut se montrer ferme, a lancé un ultimatum de 10 jours à Guacho pour qu’il se rende.
Les Colombiens eux savent d’expérience qu’il n’est pas facile de déloger des guérilleros ou des ex-guérilleros de la jungle. Guacho est un dissident des Farc, c’est-à-dire un de ces hommes qui n’a pas obéi quand la direction des Farc a décidé de signer la paix et de rendre les armes. Mais la droite colombienne, qui n’a cessé de critiquer la politique de paix du président Santos, voit dans le triple assassinat la preuve de l’échec de cette politique de paix.
rfi