À l’occasion du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, Barack Obama a fait un discours très attendu à Johannesburg. Ses nombreuses allusions à Donald Trump ont fait mouche dans le stade Wanderers.
Le discours de l’ancien président américain à Johannesburg a marqué le point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, né le 18 juillet 1918 et décédé le 5 décembre 2013.
Barack Obama a salué la mémoire d’ »un vrai géant de l’histoire ». « La lumière de Madiba (surnom de Nelson Mandela) brille toujours avec beaucoup d’éclat », a-t-il assuré, défendant la « vision » du prix Nobel de la paix sud-africain.
Un destin en commun
Les deux hommes partagent un destin en commun qui les a fait entrer dans l’Histoire : ils sont devenus les premiers présidents noirs de leurs pays.
Après vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste blanc, Nelson Mandela a été élu à la présidence en 1994, poste qu’il a conservé jusqu’en 1999. Barack Obama a lui occupé la fonction suprême aux États-Unis de 2009 à 2017.Contre les hommes politiques « autoritaires » et « la politique de la peur »
À Johannesburg, Barack Obama s’en est pris aux hommes politiques « autoritaires » qui ont recours à « la politique de la peur » et « ne font que mentir », critiquant en creux son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump.
« Compte tenu de l’époque incertaine et étrange dans laquelle nous vivons, les informations apportent chaque jour leur lot de titres perturbants qui donnent le tournis », a lancé l’ancien président au début de son intervention devant plus de 10 000 personnes.
« Les responsables politiques semblent rejeter le concept de vérité objective, des gens inventent », a-t-il lancé, déclenchant des rires nourris. « Nier les faits peut mettre à mal la démocratie », a-t-il mis en garde alors que son successeur dénonce à longueur de journée des « fake news » quand des informations le desservent.
Je ne peux pas trouver de terrain d’entente avec quelqu’un qui affirme que le changement climatique n’existe pas
« Je ne peux pas trouver de terrain d’entente avec quelqu’un qui affirme que le changement climatique n’existe pas, quand tous les scientifiques disent l’inverse », a poursuivi Barack Obama.
Une des rares interventions publiques d’Obama depuis son départ de la Maison blanche
Sur la politique d’immigration là encore, Barack Obama s’en est pris directement à Donald Trump.
« Il n’est pas faux d’insister sur le fait que les frontières nationales importent (…) mais cela ne peut pas être une excuse pour des politiques d’immigration basées sur la race », a-t-il estimé lors d’une de ses rares interventions publiques depuis son départ de la Maison blanche début 2017.
L’occasion aussi pour Barack Obama de faire une digression pour saluer la victoire de la France au Mondial de football et la diversité des origines des Bleus.
« Tous ces mecs ne ressemblent pas, selon moi, à des Gaulois. Mais ils sont Français », a-t-il lancé sous les applaudissements, regrettant cependant que « le monde n’ait pas tenu les promesses » de Madiba.
Persistances des discriminations raciales en Afrique du Sud et aux États-Unis
« Les discriminations raciales existent toujours en Afrique du Sud et aux États-Unis » et « la pauvreté a explosé », a-t-il dénoncé. Près d’un quart de siècle après la fin officielle de l’apartheid en 1994, le racisme attise les tensions dans la « Nation arc-en-ciel » et la pauvreté persiste dans le pays le plus inégalitaire au monde, selon la Banque mondiale.
Mandela et Obama sont les symboles de la victoire sur l’adversité
« Mandela et Obama sont les symboles de la victoire sur l’adversité », a lancé mardi sur le podium la dernière épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, vêtue d’une lumineuse robe et coiffe bleu roi.
« Ils ont tous les deux donné de l’espoir à des millions de jeunes qui se sont identifiés avec leur parcours humble », a-t-elle souligné.
Dans la foule, les Sud-Africains étaient aux anges. « Je suis vraiment ravi qu’Obama s’en soit pris à Trump » et à sa politique d’immigration qui « ne respecte pas nos frères et sœurs en quête d’une nouvelle vie aux États-Unis », a salué Karabo Tima, un consultant de 25 ans.
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