L’Union Européenne étend sa politique de gestion des flux migratoires en dehors de ses frontières ; l’enclave marocaine route très prisée des migrants devient alors un parc tampon.
Le prix Nobel de la paix 2012 était décerné à l’Union européenne. Du point de vue des politiques migratoires européennes, en ce qu’elles concernent des citoyens non européens, l’attribution du prix Nobel devient très discutable. La politique migratoire européenne est extrêmement contradictoire. D’une part, il s’agit de développer l’immigration appuyée sur de nouvelles formes de travail (travaux agricoles saisonniers, secteur du soin, travailleurs hautement qualifiés…), et d’autre part, cette politique adhère à l’illusion qui voudrait que l’UE puisse se protéger des migrants extra-communautaires non désirés.
L’aide économique, le nombre de visas attribués, et l’immigration légale des citoyens des pays frontaliers de l’Europe dépendent alors de la bonne volonté apportée par ces États au contrôle de leurs frontières et à l’acceptation d’une externalisation des politiques migratoires européennes sur leur territoire.
Depuis , le Maroc a déplacé plusieurs milliers de migrants du nord vers le sud du royaume pour montrer sa bonne coopération sur le contrôle des frontières. D’après l’Association marocaine des droits humains (AMDH), les autorités procèdent quotidiennement à des arrestations musclées de migrants dans les environs de Nador, de Tanger et de Tétouan, transférés de force vers Tiznit, à près de 900 kilomètres au sud, ou Béni Mellal, en plein centre du pays.
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