L’Iran accuse les Occidentaux et les Saoudiens de complaisance ou de soutien au « terrorisme », au lendemain de l’attentat qui a fait au moins 29 morts et 57 blessés à Ahvaz dans le sud-ouest du pays. Les ambassadeurs danois, néerlandais et le chargé d’affaires britannique ont été convoqués cette nuit au ministère des Affaires étrangères iranien.
Le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni abriteraient des membres du groupe arabe séparatiste al-Ahvazieh, selon Téhéran. La diplomatie iranienne a donc convoqué les représentants de ces trois pays pour leur signifier son mécontentement.
« Il n’est pas acceptable que l’Union européenne ne mette pas sur sa liste noire les membres de ce groupe », a déploré le ministère des Affaires étrangères. L’un des membres du groupe al-Ahvazieh a en effet revendiqué l’attaque sur une chaîne de télévision iranienne basée à Londres.
La province du Khouzistan
Ce groupe extrémiste a mené ces dernières années plusieurs opérations armées dans la province pétrolière du Khouzistan, à la frontière irakienne, où vit une importante minorité arabe. Les autorités iraniennes accusent l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région de soutenir ce groupe pour affaiblir le pouvoir iranien.
Selon le porte-parole des forces armées, parmi les quatre assaillants qui ont été tués, deux étaient frères. Et ils ont un troisième frère membre du groupe Etat islamique qui se trouve actuellement en Syrie, a affirmé le même porte-parole.
Une « réponse terrible » promet Rohani
Les autorités ont promis une réponse rapide et ferme. Le président iranien, Hassan Rohani, a même prévenu que la « réponse de la République islamique à la moindre menace sera terrible ». Et il a directement accusé les Etats-Unis et son influence sur les pays de la région.
« Il est très clair pour nous qui a commis cet acte, a averti le président iranien. De quel groupe s’agit-il, à quels endroits ils sont liés. Tous ces petits pays mercenaires de la région s’appuient sur les Etats-Unis. Ce sont les Américains qui les provoquent, ce sont les Américains qui leur créent la situation nécessaire pour commettre ces crimes. Cela n’a aucun effet sur la détermination de notre peuple et notre chemin. La réponse de ces crimes sera donnée dans le cadre légal et les intérêts du pays à ces criminels. »
Les responsables militaires ont clairement pointé du doigt l’Arabie saoudite, mais la réaction de Téhéran est encore incertaine. En 2017, l’Iran avait lancé des missiles contre des bases du groupe Etat islamique en Syrie après un double attentat contre le Parlement iranien et le mausolée de Khomeini.
Deuil
Les Iraniens, qui craignent d’autres actions de ce type, semblent pour l’instant se ressouder autour du pouvoir et des forces armées, comme c’est souvent le cas en pareille situation. D’autant plus que parmi les victimes – comme on a pu le voir sur les images – il y avait des femmes et des enfants venus assister au défilé.
Samedi soir, des habitants d’Ahvaz ont allumé des bougies sur les lieux de l’attaque afin de rendre hommage aux victimes.
rfi