Au Sénégal, la presse a perdu ce mardi 4 décembre l’un de ses pères. Sidy Lamine Niasse, fondateur du groupe Walf qui se compose d’un journal, d’une radio et d’une télévision, avait 68 ans. Opposé à tous les pouvoirs, il s’est toujours battu pour la liberté de la presse, pour la liberté d’expression. Les hommages se sont multipliés.
S’il était très critique, acide avec le pouvoir actuel comme avec les précédents, Sidy Lamine Niasse n’en était pas moins respecté. Via un communiqué, le président Macky Sall a rendu hommage à « un pionnier de la presse privée, un infatigable défenseur des libertés individuelles ».
Le ministre chargé de la Communication du chef de l’État, l’ancien journaliste El Hadj Hamidou Kassé, a salué l’héritage démocratique laissé par Sidy Lamine Niasse. « Sidy a envisagé le journalisme comme une arme de combat. Il a été un témoin actif des mutations de la société sénégalaise, il a été un témoin actif des luttes démocratiques. »
Avec sa posture engagée, Sidy Lamine Niasse a participé aux transitions démocratiques, notamment à la première alternance avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir, estime le directeur de la radio Imédia, Mamoudou Ibra Kane. « La première alternance démocratique a été rendue possible quelque part aussi par le groupe Walfadjri qui a joué sa partition tout en respectant les règles et les codes du métier de journaliste. »
En 30 ans, Sidy Lamine Niasse a formé de nombreux techniciens et journalistes. En disparaissant à 68 ans, c’est donc à tous ceux passés au sein de son groupe Walf qu’il transmet le flambeau de la liberté de la presse.
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