Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a annoncé lundi qu’il prenait ses distances avec Donald Trump. Une décision qui isole le candidat républicain et rapproche le camp Clinton de la Maison Blanche.
À quatre semaines de la fin de la campagne présidentielle américaine, le camp républicain semble abandonner tout espoir que Donald Trump reconquière la Maison Blanche. Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants, a annoncé mardi 11 octobre à des élus de son parti qu’il « ne défendrait pas ou ne ferait pas campagne » pour Donald Trump, une façon de dire qu’il coupait tout lien avec l’homme d’affaires.
Paul Ryan s’était en effet dit « écœuré » par les propos dégradants sur les femmes tenus par Trump dans une vidéo datant de 2005, qui a entraîné une cascade de défections républicaines tout au long du week-end.
L’aveu n’a pas été du goût de Donald Trump, qui a publiquement tancé Paul Ryan. Il « devrait consacrer davantage son temps au budget, à l’emploi et à l’immigration » plutôt que de « se battre contre le candidat républicain », a écrit Donald Trump sur Twitter.
Mais le chef républicain entend sauver les meubles au Congrès, qui sera renouvelé le même jour que la présidentielle. Il ne veut pas donner à Hillary Clinton un « chèque en blanc avec un Congrès contrôlé par les démocrates », selon une source de son parti. « Je finirai peut-être en boîtant, mais j’irai jusqu’à la fin », a-t-il devant une foule de milliers de personnes déchaînées à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie.
Le candidat a, en outre, promis d’accélérer le rythme de sa campagne, jusqu’à six meetings quotidiens dans la dernière semaine. « Nous devons faire attention à ce que cette élection ne nous soit pas volée ».
L’équipe de Clinton confiante
De son côté, Hillary Clinton a pour objectif de mobiliser, en particulier les jeunes, et pour ce faire elle n’a de cesse de dénoncer le manque de préparation de son rival. « Le jour où j’étais en salle de crise de la Maison Blanche pour observer le raid contre Oussama ben Laden, il présentait l’émission Celebrity Apprentice », a-t-elle lancé. « S’il veut parler d’expérience depuis 30 ans, je n’attends que ça ».
Même s’ils affirment que rien n’est gagné, une certaine assurance s’est installée chez les proches de Clinton, qui commencent à voir la lumière au bout du tunnel.
Un sondage NBC/Wall Street Journal publié lundi a fait l’effet d’une petite bombe, créditant la démocrate d’une avance de 11 points sur le républicain, un sommet. Le sondage donne également une lueur d’espoir pour le Congrès, où les républicains pourraient perdre le Sénat et voir leur majorité à la Chambre sérieusement réduite.
Durant le débat, Donald Trump a traité Hillary Clinton de « diable », affirmé que son cœur était empli de haine et l’a menacée de prison, des attaques répétées lundi à son meeting.
Les démocrates y voient le signe d’un candidat désespéré. « Il a tenté de l’intimider », dit la communicante en chef de la candidate, Jennifer Palmieri. Mais « elle ne se laisse pas ébranler facilement ». À demi-mot, l’équipe Clinton prépare en fait le 9 novembre, pour tourner la page d’une campagne éprouvante pour le pays. « Nous pensons que le pays sera prêt pour un nouveau départ », affirme cette proche de la candidate.
Avec AFP