Au moins 14 personnes ont été tuées et 36 autres blessés mardi soir à Kaboul, lors d’une attaque contre deux mosquées chiites. Les fidèles y étaient rassemblés pour célébrer l’Achoura, une fête religieuse très importante pour les chiites.
Deux attaques différentes ont visé, mardi 11 octobre, deux mosquées chiites de Kaboul en Afghanistan à l’occasion de la grande fête de l’Achoura, la plus importante du calendrier chiite, a rapporté le porte-parole du ministère de l’Intérieur. Les Taliban nient toute responsabilité.
Le premier attentat survenu en début de soirée contre la mosquée Karte Sakhi, dans le quartier de l’Université dans l’ouest de la capitale. Selon la police, un assaillant solitaire a lancé deux grenades avant d’ouvrir le feu sur la foule, vers 20 h (15 h 30 GMT). L’attaque a fait, selon le dernier bilan officiel, au moins 14 morts, dont un enfant, et 36 blessés parmi les pèlerins réunis pour cette célébration.
Selon le porte-parole du ministère Sediq Sediqqi, une seconde attaque a été menée conjointement dans un autre quartier de l’ouest de Kaboul où résident les membres de la minorité chiite. Le bilan de la seconde attaque était encore incertain jeudi, dans la matinée. « Deux terroristes ont perpétré deux attaques séparées contre deux mosquées, la première à Karte Sakhi et la deuxième à Karte Char. Les deux assaillants ont été tués par les forces spéciales. Nous essayons encore de finaliser les bilans » de ces attaques, a indiqué Sediq Sediqqi.
Démenti des Taliban
Les Taliban ont démenti mercredi matin être à l’origine de la première attaque : « Nous n’avons rien à voir dans l’attentat de la mosquée de Karte Sakhi, nous sommes profondément affectés par cette attaque contre des civils » a même affirmé sur Twitter leur porte-parole Zabihullah Mujahid. Il ne fait aucune mention non plus d’une deuxième attaque.
Le dernier attentat visant la minorité chiite hazara d’Afghanistan avait fait 84 morts et plus de 130 blessés le 23 juillet à Kaboul, durant d’une manifestation pacifique. Il avait été revendiqué par l’organisation de l’État islamique, dont c’était le premier coup d’éclat au cœur de la capitale.
Dans un communiqué mardi soir, le président afghan Ashraf Ghani a condamné l’attentat contre la mosquée Karte Sakhi, déclarant que « toute attaque contre des lieux de culte ou des civils relève du crime contre l’humanité ». Il a tenu à « assurer la population que le gouvernement prendra toutes les mesures en son pouvoir pour garantir la sécurité au cours de la célébration d’Achoura » qui se tient mercredi dans tout le pays.
Avec AFP