Guinée : Alerte sur l’ampleur des difficultés dans la lutte contre le VIH – Base Cote Media

Guinée : Alerte sur l’ampleur des difficultés dans la lutte contre le VIH

La mission de Médecin Sans Frontière (MSF) Belge en Guinée a aminée mardi, 8 octobre 2019 une conférence de presse sur l’ampleur des difficultés dans la lutte contre le VIH en Guinée.

Cet échange avec les hommes de médias se situe à la veille de la conférence des donateurs du Fond Mondial contre le VIH, Tuberculose et la Malaria qui s’ouvre  mercredi 9 octobre 2019 à Lyon (France) dans le cadre de la mobilisation des financements pour la lutte contre ces maladies pour les trois prochaines années.

Selon un aperçu sur les indicateurs socio-économiques et la situation des épidémies en Guinée, çà  démontre que la lutte contre le VIH dans le pays accuse un grand retard par rapport au reste du continent et de la région. Entre 2010 et 2016, l’incidence (nombre de nouveaux cas) n’a diminué que de 5% alors que la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre enregistrait une baisse de 12%. Dans le reste de l’Afrique subsaharienne était même de 26%. Durant cette même période, les décès en lien avec le VIH ont augmenté de 7% en Guinée alors qu’ils ont diminué de 27% dans la région et de 37% dans le reste de l’Afrique.

Dans son allocution, la coordinatrice du projet VIH de MSF à Conakry, Dr. Christine Bimansha a alerté que les lacunes dans la réponse sont malheureusement présentes à tous les niveaux « La chaine d’approvisionnement en médicaments essentiels est extrêmement faible, entrainant des ruptures parfois sévères dans de nombreux centres du pays. Les tests de charge virale ne sont souvent pas disponibles et les services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant restent un défi majeur. Le fait que MSF ait à traiter chaque jour des patients en stade avancé de la maladie reflète l’ampleur de ces lacunes.»

Poursuivant Dr. Bimansha a ajouté que beaucoup de personnes vivant avec le VIH dans le pays ne connaissent pas encore leur statut par la grande méconnaissance de la maladie de la maladie et la stigmatisation culturelle qui perdure autour d’elle, ce qui freine d’autant plus le dépistage.

« Améliorer le travail d’information, de prévention, de dépistage mais aussi l’accompagnement psychosocial des personnes vivant avec le VIH s’impose urgemment. Malheureusement, les fonds disponibles pour relever ces défis restent dramatiquement. » A telle insistée. 

Pour sa part, le chef de mission de MSF basé à Conakry, Arnaud Badinier a expliqué que l’avenir du pays dans ce domaine dépend fortement des montants qui seront alloués cette semaine au Fonds Mondial et de la décision d’allocation du Fonds Mondial à la Guinée qui interviendra en décembre prochain.

« Il est illusoire de penser que la Guinée est en mesure d’augmenter à court terme ses financements publics pour répondre aux lacunes actuelles. Le Fonds Mondial doit donc impérativement être en mesure de renforcer son appui, et d’autres bailleurs devraient venir appuyer cette lutte dans le pays » A-t-il souhaité.

John Touré