Dans un communiqué écrit depuis la prison de la Cour pénale internationale (CPI), Charles Blé Goudé a appelé au boycott du référendum prévu ce dimanche sur le projet de Constitution voulue par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Dans un document transmis à son avocat et dont Jeune Afrique a obtenu copie jeudi 27 octobre, l’ancien leader des Jeunes patriotes appelle à un « désert électoral au score sans appel et à une abstention retentissante le 30 octobre pour dire non à cette imposture ».
Pour Charles Blé Goudé, jugé pour crimes contre l’humanité devant la CPI en même temps que Laurent Gbagbo, le président Ouattara s’apprête en réalité à « imposer une monarchie naissante par la constitutionnalisation des arrangements au sein d’un groupement politique privé ».
« En quoi la nomination inopportune et au pas de course d’un vice-Président constitue-t-elle une urgence pour la Côte d’ivoire, si ce n’est pour imposer au peuple un prince héritier ? », s’interroge Charles Blé Goudé. « En clair, le président Ouattara veut se servir de notre loi fondamentale pour régler son problème testamentaire entre ses héritiers et ses alliés politiques », renchérit-il.
« Remise en cause du processus de rajeunissement »
Selon le pouvoir, le projet de Constitution permettra d’en finir avec l’ « ivoirité » en clarifiant notamment les conditions d’éligibilité à la Présidence. Il prévoit également la création d’un poste de vice-Président et d’un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président.
La future constitution, si elle était adoptée, stipulerait comme l’actuelle, que « le mandat du président de la République est de cinq ans renouvelable une seule fois ». Elle supprimerait toutefois la limite d’âge maximale de 75 ans pour être candidat, une véritable « remise en cause du processus de rajeunissement de la classe politique », selon Charles Blé Goudé.
« Déphasage »
« Ce projet veut nous obliger à entrer en compétition, en concurrence, voire en conflit, avec des personnalités âgées de plus de 75 ans, en déphasage totale avec les réalités et aux affaires depuis nos années collège, pour ne pas dire nos année d’école primaire », s’insurge-t-il.
Et l’ancien leader des Jeunes patriotes de féliciter l’opposition ivoirienne dans son ensemble, pour toutes les actions déjà engagées. Ladite opposition a en effet, tout comme lui, appelé à un boycott du référendum du 30 octobre, « actif » ou passif », et espère mettre en échec le chef de l’État et son allié Henri Konan Bédié.
Jeune Afrique