En quarante ans passés à arpenter les terrains de guerre de la région, Ghassem Soleimani avait acquis le culte du martyre. L’un des hommes les plus puissants du Moyen-Orient, général iranien deux étoiles, patron des opérations extérieures de Téhéran au sein de la Force Al-Qods des gardiens de la révolution, a été abattu sur le sol de son premier conflit, en Irak. Il est mort à 62 ans, brûlé dans une frappe américaine près de l’aéroport de Bagdad, dans la nuit du vendredi 3 janvier.
« Le champ de bataille est le paradis perdu de l’humanité. Le paradis où la vertu et les actes des hommes sont au plus haut », lançait-il encore en 2009, devant une caméra de télévision. Par la violence, par la patience et par un sens politique aigu, cet exécutant de la puissance iranienne a largement contribué à remodeler le Proche-Orient, en cimentant l’axe d’influence iranien de l’Irak à la Syrie et au Liban.
Hermt Hsee