La Guinée se trouve à un tournant décisif de son histoire suscité par la volonté du Président de la République de doter le pays d’une ‘’Nouvelle Constitution’’ qui abrogerait en cas de victoire du ‘’Oui’’, celle en vigueur depuis 2010. C’est dans cette optique que notre rédaction s’est intéressée du contenu de ce projet à travers une interview qu’à accorder M. Abdourahmane Diallo professeur de droit dans les universités publiques et privées à Conakry en même temps candidat au compte des législatives pour le parti Alliance pour le Renouveau National (ARENA).
Suivez l’intégralité:
Pourquoi la nécessité d’adoption d’une nouvelle constitution ?
M. Abdourahmane Diallo : La nécessité d’adopter une nouvelle constitution est une question d’opportunité politique. Elle est influencée par ses conséquences, comme la possibilité d’un 3ème mandat. Je suis sûr que si l’opposition avait la garantie que le Président n’allait pas se représenter, elle ne serait pas opposée comme ça.
Tout est une question de démarche, de dialogue, de concertation et de compréhension, comme l’a toujours sollicité le Parti ARENA (la capacité pour les guinéens de se parler et de se comprendre).
Quelles sont les nouveautés dans ce projet de nouvelle constitution ?
M. Abdourahmane Diallo : Les nouveautés sont multiples. Nous avons, à titre d’exemples, la responsabilité du Gouvernement devant l’assemblée nationale. C’est à dire, le Parlement aura désormais le pouvoir de renverser le gouvernement à travers le vote de la motion de censure ou de la question de confiance. Ce qui favorise l’équilibre des pouvoirs.
Le passage d’un régime présidentialiste à un régime parlementaire dualiste dans lequel le Gouvernement est, à la fois, responsable devant le Président de la République et le Parlement.
Quelles sont les prérogatives de la Cour constitutionnelle dans ce projet de nouvelle constitution, comparativement à celle du 7 mai 2010 ?
M. Abdourahmane Diallo : Les prérogatives de la Cour
constitutionnelle restent identiques dans les deux textes. Il s’agit
principalement d’assurer le respect de la constitution, le fonctionnement
régulier des institutions, la protection des droits et libertés fondamentaux et
la régularité des élections nationales.
Ce qui a un peu changé, c’est sa composition et ses procédures.
: Le Président de la République a-t-il le pouvoir de proposer un projet de nouvelle constitution au peuple de Guinée ?
M. Abdourahmane Diallo : Le Président de la République étant le Chef de l’état, élu par le peuple, a effectivement le pouvoir de s’adresser à ce même peuple sur n’importe quel texte de l’état. Il appartient au même peuple de l’accepter ou pas à travers le OUI ou NON.
Comment abordez-vous ses élections du 1er mars 2020 ?
M. Abdourahmane Diallo : Nous abordons ces consultations populaires avec sérénité, conviction et envie de participation activement au débat national. Nous demandons à nos militants et à tous les guinéens et guinéennes, épris de paix, de sortir massivement, le 1er mars, pour aller voter en faveur du Parti ARENA, qui est 3ème sur la première ligne de la liste nationale.
Pour le référendum, nous n’avons pas de consigne particulière. Nous demandons à nos militants de faire bon choix, en toute responsabilité dans l’intérêt général de la nation.
Gakou Keita