Tout ce que je sais, c’est que la Guinée est notre patrimoine commun à tous. Donc je trouve inopportun de mettre du feu dans cette maison ancestrale. Car en le faisant, les conséquences négatives seront plus que nous imaginons. Prennons l’exemple sur un incendie criminel qui s’en prend à une villa: Vous le savez tous, en dehors des dégâts matériels, les pertes en vies humaines seront aussi déplorables. C’est pourquoi chacun de nous doit œuvrer pour la sauvegarde de la paix et de la quiétude sociale dans ce pays.
Mais le malheur des uns, fait le bonheur des hargneux. Voilà la raison pour laquelle je demande : Que voulez-vous ?
D’abord c’est quoi le projet Monsieur le Président de la République ?
Vous prétendez avoir le contrôle de la zone en campant sur votre position de doter à la Guinée d’une nouvelle constitution. Je dis que c’est normal puisque l’actuelle constitution qui semble contenir des anomalies, n’est ni un coran, ni une bible selon vos militants. Donc vous vous sentez fort en ignorant la position de cette frange des guinéens qui pourtant, mérite votre attention. Laissez moi vous dire Monsieur le Président, ceux qui vous exhortent à l’abandon d’un projet<>, n’ont pas à 100% tort et ils ne sont pas vos ennemis non plus. Mais qu’une seule chose soit claire : Tant que vous n’abandonnez pas, ils ne lâcheront pas aussi. Vous dites que vous ne laisserez pas la Guinée dans les mains des bandits politiques. J’aime bien cette citation ainsi que tant d’autres patriotes. Mais si votre projet de nouvelle constitution doit contribuer à précipiter le pays vers le chaos, je vous demande de lâcher du lest.
La Guinée est à la croisée des chemins. Pour la toute première fois dans l’histoire, le pays est appelé à voter doublement. Même si ces élections législatives et le référendum doivent se dérouler sur fond de tensions et de risques d’accrochages, les opposants au troisième mandat promettent de les empêcher<>.
Que veulent ces leaders politiques et acteurs de la société civile réunis au sein d’un mouvement populaire appelé le front national pour la défense de la constitution ?
L’on a entendu ces leaders dire qu’ils ne reconnaissent plus Alpha Condé comme président de la République. Par conséquent, ils demandent son départ immédiat. Alors qu’Alpha Condé a encore quelques mois devant lui en qualité du chef de l’État guinéen.
Dans leur phase qualifiée décisive, ils appellent à des manifestations de résistance active depuis des mois et même le jour du scrutin, ils comptent se faire entendre de la plus ferme des manières. D’ores et déjà, plus de 40 personnes ont perdu la vie dans cette série de contestation. Je m’incline pieusement devant leurs âmes. Mais cela doit interpeller tout le monde. Pouvoir en place, opposition plurielle, citoyen lambda et autres… Car Dieu seul sait, quel sort réservé pour la Guinée et les guinéens en cette période de crise et de tension politique.
Mais si ce pays doit brûler, cela doit se faire sans moi, sans toi et sans nous. Car aucun guinéen ne doit être témoin de ce que les Sierra-Leonnais, les libériens et même les ivoiriens ont vécu à un moment donné de l’histoire. Mettons la balle à terre et de l’eau dans nos vins. La Guinée dans la guerre n’est profitable à personne.
Yamoussa cheick Camara, journaliste reporter