Ces cinq dernières années, le nombre de personnes ayant accès à des médicaments salvateurs a doublé pour atteindre les 18 millions. Grâce à des investissements judicieux, le monde peut accélérer la réalisation de l’objectif consistant à avoir 30 millions de personnes sous traitement d’ici à 2030. Les médicaments anti-VIH destinés à prévenir la transmission mère-enfant sont désormais accessibles à plus de 75 % des personnes qui en ont besoin.
Les progrès sont manifestes, mais les acquis restent fragiles. Les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables dans les pays à forte prévalence du VIH, notamment en Afrique subsaharienne. Les groupes à risque continuent d’être touchés par le VIH de manière disproportionnée. Les nouveaux cas d’infection se multiplient parmi les consommateurs de drogues injectables ainsi que chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. L’épidémie du sida gagne de l’ampleur en Europe de l’Est et en Asie centrale, sous l’effet de la stigmatisation, de la discrimination et des lois répressives. En général, les personnes qui sont économiquement défavorisées n’ont qu’un accès limité aux services et aux soins. La criminalisation et la discrimination suscitent de nouveaux cas d’infection chaque jour. Les femmes et les filles sont particulièrement touchées.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté avec la volonté de ne pas faire de laissés-pour-compte. Dans aucun domaine ce principe ne revêt autant d’importance que dans la lutte contre le sida. C’est en aidant les personnes jeunes, vulnérables et marginalisées qu’on enraiera la progression de l’épidémie. Le cadre stratégique d’ONUSIDA est aligné sur les objectifs de développement durable, mettant en évidence les corrélations entre la prévention du VIH et les progrès en matière d’éducation, de paix, d’égalité entre les sexes et de droits de l’homme. Je suis fier de constater combien l’Organisation des Nations Unies et ONUSIDA, sous la direction de Michel Sidibé, sont déterminés à trouver des méthodes nouvelles et plus efficaces pour mettre fin à l’épidémie.
Les 10 premières années, les groupes touchés ont refusé de laisser l’inertie, la médiocrité et l’indolence entraver la lutte contre le sida. C’est grâce à leur courage que des progrès ont été faits sur le plan de la santé des femmes et des enfants, que le prix des médicaments vitaux a baissé et que les sans-voix ont eu leur mot à dire. Nous devons collectivement faire preuve de la même intransigeance. En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, je salue l’action sans relâche que mènent les dirigeants, la société civile, les collègues du système des Nations Unies et le secteur privé en faveur de cette cause.
A l’heure où mon mandat de Secrétaire général touche à sa fin, je lance cet appel vibrant à tous : renouvelons notre engagement de réaliser, ensemble, notre vision d’un monde sans sida.