Le pays est secoué par de violents troubles post-électoraux qui fragilisent davantage son climat de paix et sa quiétude sociale. Au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre dernier jusqu’à nos jours, près de trente (30) personnes, selon des sources issues de l’opposition, auraient perdu la vie dans les mouvements de contestations des résultats proclamés par l’organe électoral (Commission Électorale Nationale Indépendante) qui a déclaré Alpha Condé vainqueur de l’échéance électorale.
La principale figure de l’opposition Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a, dans une de ses dernières sorties médiatiques, rejeté catégoriquement les résultats et vivement convié par la même occasion, la population à une mobilisation massive demain mardi 03 novembre, sur l’ensemble du territoire national, pour, dit-il » exiger la reconnaissance de sa victoire acquise dans les urnes ».
Pour Bangoura Ibrahim, cet appel à la mobilisation n’est pas une bonne stratégie : << Certes, je souhaite ardemment que le droit ou la vérité des urnes triomphe mais, il faut qu’à un moment donné, l’opposition guinéenne puisse tirer les leçons des échecs du passé, les appels à la mobilisation massive ont toujours été réprimés violemment. La plupart des manifestations se soldent par des pertes en vie humaine et la destruction des édifices publics et privés sans qu’il n’y ait aucune issue favorable. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Donc je ne peux approuver cette stratégie qui, pratiquement aboutit toujours aux échecs entrainant des cas de morts>>.
Même réaction chez Sylla Mamadouba, enseignant de profession : << Nous sommes au bord du gouffre car la crise post-électorale est en train de prendre une tournure inquiétante. On y dénombre déjà des cas de morts et le nombre de victimes risque d’accroire si le collectif des 10 candidats à la présidentiel notamment Cellou Dalein, s’entête à opter encore une fois, pour cette stratégie de manifestations de rue. Je suggère donc qu’ils prévoient d’autres alternatives parce que, celle de la rue n’est pas appropriée en ce sens qu’elle engendre toujours des cas de morts et dégâts matériels importants .>>
À rappeler qu’une mission conjointe de la diplomatie préventive de la CEDEAO, de l’UA et les NU séjourne présentement à Conakry dans l’unique perspective de faire taire les dissensions afin de trouver une issue favorable aux contentieux électoraux.
Ousmane Camara