Placée sous les auspices du président Alpha Condé, la conférence internationale Hernàn Santa Cruz Dialogue, organisée conjointement par le gouvernement guinéen à travers le ministère de la citoyenneté et de l’unité nationale, et le système des Nations Unies par l’entremise du Haut-Commissariat des Droits de l’homme, s’est tenue ce mardi 11 juillet au chapiteau du palais du peuple de Conakry, avec pour thème « La contribution du développement aux droits de l’homme en République de Guinée ». Au cours de cette rencontre de grande envergure, une centaine d’invités issus du corps diplomatique, des institutions internationales et de panélistes ont pris part, soit par vidéoconférence ou en présentiel.
Dans son allocution d’ouverture de la séance, le pensionnaire de Sékhoutouréyah, a indiqué que le choix de la Guinée d’abriter une telle rencontre est la preuve manifeste de la reconnaissance des efforts de son gouvernement dans le cadre de l’amélioration des droits de l’Homme, l’atteinte des objectifs du développement et la promotion des droits socioculturels.
<<Nous devons mobiliser et fédérer toutes énergies, toutes les compétences dans un élan patriotique, sans exclusion pour le développement économique et social dans notre pays. Il s’agit d’une véritable reconversion des mentalités pour le bénéfice de toute la population, aussi poser les jalons du renouveau pour une Guinée solidaire, prospère, attrayante, débarrassée de la corruption et profondément attachée à l’éthique et aux valeurs partagées. Ensemble nous devons nous rassurer que les moyens dont nous disposons puissent contribuer à l’amélioration du panier de la ménagère, à réduire les inégalités sociales très fortes encore malgré tous les efforts consentis. La croissance économique n’est pas une fin en soi. Au contraire, elle devrait être le levier d’une répartition équitable des richesses. Pour ce faire, le gouvernement guinéen a lancé de vastes chantiers devant conduire à l’atteinte de ses objectifs. Pour réussir cette transformation, nous avons besoin d’œuvrer en faveur d’un espace civique où droits et devoirs des citoyens se conjuguent à travers le respect de l’État de droit et des institutions républicaines>> a indiqué au préalable le président Alpha Condé.
Et d’ajouter en outre que la Guinée ne peut y parvenir seule : << Nous avons besoin d’un cadre de coopération internationale où la pauvreté est combattue sous toutes ses formes comme l’une des pires formes de violation des droits de l’Homme. La Guinée a besoin de la libre et pleine participation de toutes ses filles et de tous ses fils d’ici et de la diaspora dans les efforts du développement. Elle ne peut ni se développer, ni demeurer libre sans la pleine participation de tous >>.
Pour sa part, madame le ministre de la citoyenneté et de l’unité nationale Zalikatou Diallo, a fait savoir que la tenue de cette conférence offre à la Guinée, des opportunités de mutualisation des efforts pour faire activement face à la pauvreté, l’insécurité, l’ignorance et la maladie.
<< Le monde des droits de l’homme s’est donné rendez-vous aujourd’hui en Guinée. Ce choix n’est pas fortuit, il est le résultat d’une appréciation et de la vision du chef d’État, de donner sa place à notre pays dans le concert des nations et de le faire jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale depuis 2010. Durant cette décennie, la Guinée a fait des avancées notables dans le domaine des droits de l’Homme, étant partie à la quasi-totalité des instruments internationaux et régionaux en la matière. En août, le dialogue constructif entre les autorités guinéennes et les différents mécanismes internationaux , a permis d’avoir une seine appréciation des avancées et des défis légitimes liés à la reconnaissance, à la protection et à la réalisation des droits de l’homme (…) La tenue de cette conférence, avec pour thème » la contribution du développement aux droits de l’homme » offre à la Guinée, au sortir de cette journée de réflexion, des opportunités de mutualisation des efforts pour faire reculer ensemble la pauvreté, l’insécurité, l’ignorance et la maladie.>>
<< Cette rencontre est un moment de réflexion et de diagnostique sur nos objectifs et les actions prises pour les atteindre. Cette année, les différentes expertises tant nationales qu’internationales mettront l’accent sur : le droit au développement-changement climatique et la protection des droits de l’homme, le droit au développement – participation et cohésion sociale, le droit au développement dans les pays en voie de développement >>
Mettant l’occasion à profit, le coordinateur-Résidant du système des Nations Unies, Vincent Martin a dit ceci : << La République de Guinée devient le troisième pays dans le monde après l’Ukraine et le Soudan, à organiser la conférence internationale Hernàn Santa Cruz et le premier pays en Afrique de l’ouest. Une opportunité unique pour avancer le droit de chaque peuple à se développer et à bénéficier des biens faits du progrès de la science et de la culture. Cette conférence est également une opportunité exceptionnelle pour renforcer les échanges d’idées, d’expériences et de pratiques constructives et innovantes portant sur tous les droits humains.
Cette rencontre d’échanges servira par ailleurs, de tribune pour porter très loin et haut la voix de toutes celles et ceux qui luttent pour l’émergence d’un monde meilleur, un monde débarrassé des atrocités de la guerre, de la faim, de l’atteinte à la dignité des personnes vulnérables, de la pauvreté et de l’obscurantisme sur toutes ses formes. C’est aussi l’occasion d’approfondir les réflexions sur le rôle de la Guinée dans la promotion du multilatéralisme et celui joué par la coopération internationale dans la promotion de prospérités partagées dans un contexte marqué par la pandémie à coronavirus qui constitue un tournant dans notre histoire et nous invite à repenser nos modèles de développement et la nécessité de les rendre plus inclusifs et durables >>
A l’issu des travaux qui ont précédé, un certain nombre de recommandations ont été formulées dont entre autres : Mise en place d’un groupe d’experts guinéens chargés de préparer la participation Guinée aux travaux sur la convention du droit au développement. Introduire des activités interuniversitaires en vu de promouvoir la coopération Sud-Sud au développement économique. Créer une plateforme d’échanges Sud-Sud des femmes, des jeunes et des défenseurs des droits de l’homme sur le droit au développement. S’assurer de créer des interdépendances sur des sujets de la gestion des ressources naturelles, la transformation économique et la promotion de la paix, la prévention des conflits intercommunautaires…
Ousmane Camara