Au Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État en huit mois, des Assises nationales doivent se tenir vendredi 14 et samedi 15 octobre. Objectif : désigner un président de transition, avant l’organisation d’élections en 2024 dans ce pays miné par les violences jihadistes. « De la qualité de ces Assises nationales dépendra l’avenir du pays, s’exclame L’Observateur Paalga à Ouagadougou, puisque les forces vives de la Nation devront non seulement doter la transition d’une nouvelle charte (…), mais aussi et surtout trouver l’oiseau rare qui présidera à notre commune destinée les 24 mois à venir. La question se pose d’ailleurs de savoir si le futur président du Faso sera un civil ou un militaire, en l’occurrence le capitaine Traoré lui-même, pointe L’Observateur Paalgacar même s’il a promis dès sa première prise de parole qu’il remettrait le pouvoir à celui qui serait désigné pour retourner au front, certaines voix s’élèvent pour le conjurer de garder « sa chose », pour laquelle il s’est battu (…). »

Bien placé…

En effet, s’interroge également Jeune Afrique, « le capitaine putschiste pourrait-il se laisser tenter ? (…) Que va faire Ibrahim Traoré ? Quelques jours après le putsch, il avait assuré qu’il ne resterait au pouvoir que le temps d’expédier  »les affaires courantes ». Pourrait-il se dédire sous la pression de ses partisans et accepter le poste de président de la transition, ou choisira-t-il de s’effacer face à un civil, comme le réclame déjà le Front patriotique ? »

D’après Jeune Afrique, « les jeunes officiers ne vont rien lâcher. Ils veulent que le capitaine Traoré conduise la transition et c’est sans doute ce qui va se passer. Ils considèrent que Damiba a dévié de la feuille de route qui était la sienne et ils ont décidé de rétablir les choses. (…). » « Aucune figure civile ou militaire ne fera de toute façon l’unanimité, estime pour sa part l’analyste politique Issouf Maiga, interrogé par le site panafricain. Pour éviter les plaintes et le sentiment d’une victoire d’un camp sur un autre, il serait sans doute sage de maintenir le jeune capitaine, poursuit-il. Il pourra remplir sa mission de sécurisation du pays et confier à un civil de bonne moralité, qui pourrait être son vice-président ou son Premier ministre, les questions politiques et économiques, conformément au calendrier de la Cédéao. »

Militaires ivoiriens toujours retenus au Mali : qu’est-ce qui coince ?

À la Une également, l’affaire des militaires ivoiriens retenus au Mali : toujours aucune libération en vue… Pourtant, ces derniers jours, le président Alassane Ouattara se disait très « confiant » pour la libération prochaine des 46 militaires. C’est ce que rapportait notamment le site Connection ivoirienne. On parlait même d’une libération pour samedi 8 octobre…

« Vers un épilogue ? », s’interroge Mali Tribune. On n’en est pas encore là… « Quelques points restent à éclaircir. Les autorités maliennes et ivoiriennes ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur le lieu où devraient être remis les 46 soldats ivoiriens », croit savoir le média malien.

Une contrepartie financière ?

Par ailleurs, précise Aujourd’hui à Ouagadougou, « Bamako n’aurait toujours pas lâché l’histoire de la « contrepartie ». Peut-être pas une libération contre des opposants, mais contre espèces sonnantes et trébuchantes de la part de la BCEAO, financement que pourrait faciliter Abidjan, et surtout Alassane Ouattara, ex-gouverneur de cette Banque centrale. Un deal que côté ivoirien, on est prêt à nouer, mais après élargissement des 46 soldats. On le voit, constate Aujourd’huice dossier brûlant, qui fait grésiller l’huile sur le feu entre le Mali et la Côte d’Ivoire, connaît des épisodes à rebondissement. Sérénité et optimisme au bord de la Lagune Ebrié, surenchère, prudence et calcul politique du côté du fleuve Djoliba. »

En fait, précise encore le quotidien ouagalais, « depuis le double coup d’État au Mali, rien ne va plus entre les deux capitales. Abidjan n’admet pas ce changement de régime par la force et Bamako soupçonne Abidjan d’avoir été un des inquisiteurs dans les sanctions de la Cédéao qui l’a frappé. Pire, les autorités maliennes sont fâchées contre la Côte d’Ivoire qu’elles accusent d’être « manipulée » par la France. Une France que ne cesse de flétrir la junte malienne. D’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à voir dans ce dossier, une guerre froide menée par procuration par le Mali contre la France, à travers la Côte d’Ivoire. En attendant, il y a 46 soldats ivoiriens qui veulent leur liberté, retrouver leurs frères d’armes et surtout leurs familles. »

rfi