Trois embarcations parties il y a deux semaines de Kafountine, ville côtière du sud du Sénégal, avec à leur bord plus de 300 migrants en direction de l’archipel espagnol des Canaries restent toujours introuvables. « L’avion a ratissé la zone et n’a rien trouvé » mardi, a précisé le service espagnol de sauvetage en mer.
« Chaque minute compte pour retrouver vivantes les plus de 300 personnes à bord de pirogues sénégalaises (…). Il faut plus de moyens de recherche et une meilleure collaboration entre la Mauritanie, l’Espagne et le Maroc », a insisté mardi 11 juillet sur Twitter la fondatrice de Caminando Fronteras, Helena Maleno.
Trois bateaux de migrants, déclarés disparus par l’ONG au large des Canaries, restent toujours introuvables, les sauveteurs espagnols n’ayant pas localisé, mardi, d’embarcations dans la zone.
Le service espagnol de sauvetage en mer, qui avait porté assistance lundi à des migrants à la dérive au large des Canaries, a sollicité l’aide des bateaux naviguant dans la zone et a envoyé l’un de ses avions survoler cette partie de l’océan Atlantique, a indiqué à l’AFP une porte-parole.
« L’avion a ratissé la zone et n’a rien trouvé », a-t-elle ajouté, sans être en mesure d’indiquer si les recherches allaient se poursuivre mercredi.
78 migrants secourus lundi
Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru dans la même zone une embarcation transportant 78 migrants – et non 86 comme ils avaient indiqué initialement – qui ont été pris en charge par la Croix-Rouge sur l’île de Grande Canarie.
Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru dans la même zone une embarcation transportant 78 migrants – et non 86 comme ils avaient indiqué initialement – qui ont été pris en charge par la Croix-Rouge sur l’île de Grande Canarie.
Mais selon l’ONG Caminando Fronteras, qui tient ses informations des appels de migrants ou de leurs proches, trois autres embarcations, parties du Sénégal et transportant au total plus de 300 migrants, sont toujours portées disparues.
L’une de ces trois embarcations est partie le 27 juin de Kafountine, une petite ville côtière du sud du Sénégal, située à environ 1 700 kilomètres des côtes des Canaries, avec environ 200 personnes à bord.
Les sauveteurs espagnols avaient indiqué initialement que le bateau secouru lundi semblait transporter ce nombre de personnes et donc correspondre à cette embarcation avant de reconnaître leur erreur.
L’embarcation secourue lundi ne fait pas partie des trois bateaux partis du Sénégal toujours recherchés, a affirmé pour sa part mardi à l’AFP un porte-parole de Caminando Fronteras.
« Informations dénuées de fondement »
Dans un communiqué mardi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a écrit avoir « appris avec étonnement la publication, sur les réseaux sociaux, d’informations faisant état de la disparition en mer d’au moins 300 Sénégalais, candidats à l’émigration, dont les embarcations en provenance de Kafountine faisaient route vers les îles Canaries ».
« Il ressort des vérifications qui ont été faites que ces informations sont dénuées de tout fondement », a affirmé le ministère.
Pourtant, lundi, le maire de Kafountine avait confirmé à l’AFP le départ de migrants, dont il n’avait aucune nouvelle. Il avait affirmé qu’il y avait parmi eux des Sénégalais mais aussi « des Gambiens, des Guinéens, des Sierra-Léonais… »
Le Sénégal, et plus particulièrement le sud du pays, est l’un des points de départ vers l’Europe pour les migrants clandestins.
Mardi, l’un des principaux opposants sénégalais, Ousmane Sonko, a attribué sur Twitter ce « phénomène macabre et désolant » du départ de migrants clandestins à « l’échec des politiques publiques du régime du président Macky Sall ».
Avec AFP