Face à la vulnérabilité du Mali, de plus en plus exposé aux attaques terroristes, les dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad veulent lancer une force conjointe de coopération pour sécuriser leurs frontières.
À l’issue d’un sommet, les pays du G5 Sahel ont annoncé lundi 6 février à Bamako vouloir créer une force pour combattre les groupes jihadistes utilisant notamment le Mali comme « base de repli ».
« Après deux jours de discussion, les membres du G5 Sahel n’ont pas mâché leurs mots envers notamment la mission onusienne au Mali accusée d’insuffisance. Le président en exercice du G5 Sahel, mais aussi président du Tchad, Idriss Déby Itno, a réclamé le lancement immédiat d’une force militaire conjointe pour sécuriser les frontières », résume Anthony Fouchard, envoyé spécial de France 24.
Une résolution des Nations unies
Ce sommet des cinq chefs d’État (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) intervient moins de trois semaines après l’attentat-suicide du 18 janvier, qui a fait près de 80 morts à Gao, principale ville du nord du Mali. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Pour lutter efficacement contre le terrorisme dans les pays du G5, nous avons décidé de rendre effective la création d’une force G5 pour lutter contre le terrorisme », a expliqué le président du Niger, Mahamadou Issoufou. « Nous allons demander une résolution des Nations unies et du Conseil de sécurité pour appuyer la création de cette force », a-t-il ajouté.
« Sur le terrain, nous serons opérationnels dans un premier temps avec nos propres moyens, mais nous espérons que les pays amis vont intervenir très rapidement pour nous appuyer avec des moyens adaptés », a également déclaré Idriss Déby Itno, le président tchadien. « Nous ne demandons pas à nos amis, à nos partenaires européens d’envoyer leurs soldats mourir chez nous, nous sommes prêts nous-mêmes avec nos soldats, à nous engager pour ramener la paix et la stabilité dans notre région ».
Ni les effectifs de cette nouvelle force du G5, ni son commandement ou son mode de fonctionnement n’ont pour l’instant été précisés.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en 2013 à l’initiative de la France et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
Avec AFP