Maroc: un mois après le séisme, le difficile quotidien des rescapés à Ighil – Base Cote Media

Maroc: un mois après le séisme, le difficile quotidien des rescapés à Ighil

Il y a un mois, un séisme de magnitude 7 a ravagé la région d’Al Haouz dans le sud-ouest du Maroc faisant près de 3 000 morts et plus de 5 000 blessés. Le tremblement de terre a ravagé la région montagneuse du Haut Atlas, entre Marrakech et Agadir. Un mois après la catastrophe, comment les rescapés vivent-ils et comment font-ils face aux conséquences matérielles ?

Situées aux pieds des montagnes du haut atlas, presque toutes les maisons de la commune d’Ighil se sont écroulées… les 80 familles du village vivent depuis un mois sous les tentes bleues et jaunes d’environs 15 m2 fournies par l’État.

Avec les grosses chaleurs, la journée et le froid la nuit, difficile pour Halima et ses enfants de se faire à la vie sous les tentes. « Mes enfants sont malades et au début, on avait la visite des médecins et on nous donnait des médicaments, mais maintenant, il n’y a plus tout ça. »

Othmane est père de famille, il a du mal à rassurer ses enfants. « Ils sont toujours traumatisés. Ils ont encore peur et ils me demandent de déménager, mais je n’ai pas les moyens. » Ceux qui ont les moyens de partir, ont déjà quitté le village. Les autres attendent l’aide financière promise par les autorités pour la reconstruction. Ali, lui, cherche à rebâtir un foyer par ses propres moyens. « Ah si on devait attendre l’État … quand vont-ils reconstruire nos maisons ? Où et comment vont-ils le faire ? C’est une obsession qui me fait peur parce que pour reconstruire sur le même emplacement, il faut que le lieu soit sécurisé. C’est un problème. Personnellement, je vais aller chercher un autre emplacement pour construire ma maison. »

Des cours pour les collégiens dans la grande ville à côté

Dans le même village, le toit de l’école s’est effondré sur lui-même. Depuis un mois, Fatima, 7 ans, ne peut pas retourner en classe. « L’école me manque, on a tous envie d’étudier, mais en ce moment, on n’a que les cours à la mosquée et à l’école, on apprend beaucoup plus de choses ». Les cours du primaire n’ont pas repris, ce qui inquiète cette mère d’un jeune garçon : « Il n’y a pas d’école, ils font rien de la journée, il va perdre son année. »

Pour les plus grands, des mesures exceptionnelles ont été mises en place. À Asni, la grande ville située à 1 h de route de là, 30 tentes ont été disposées sur un terrain de sport, pour accueillir le plus de collégiens possible. « Grace aux moyens mis en place pour que la scolarisation ne soit pas interrompue, nous avons réussi à accueillir 1686 élèves alors qu’initialement il y avait 1200 élèves dans l’établissement », explique le proviseur Mohammed Ait Abbou. Les cours ont été aménagés le matin pour permettre aux élèves de parcourir les longues distances qui les séparent de l’établissement, pour les plus petits, les villes attentent la construction de conteneurs isolés du froid.

Une aide a été promise par le roi Mohammed VI. Les logements totalement effondrés doivent recevoir 140 000 dirhams (environ 14 000 euros).

 

REPORTAGE

Maroc: un mois après le séisme, le difficile quotidien des rescapés à Ighil

Il y a un mois, un séisme de magnitude 7 a ravagé la région d’Al Haouz dans le sud-ouest du Maroc faisant près de 3 000 morts et plus de 5 000 blessés. Le tremblement de terre a ravagé la région montagneuse du Haut Atlas, entre Marrakech et Agadir. Un mois après la catastrophe, comment les rescapés vivent-ils et comment font-ils face aux conséquences matérielles ?

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Pendant des jours, la ville d'Ighil, où se trouve l'épicentre du séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023, est restée inaccessible. La route a été réouverte le 17 septembre.
Pendant des jours, la ville d’Ighil, où se trouve l’épicentre du séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023, est restée inaccessible. La route a été réouverte le 17 septembre. © Nadia Ben Mahfoudh/RFI
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Avec nos correspondants au Maroc, Nadia Ben Mahfoudh et Victor Mauriat

Situées aux pieds des montagnes du haut atlas, presque toutes les maisons de la commune d’Ighil se sont écroulées… les 80 familles du village vivent depuis un mois sous les tentes bleues et jaunes d’environs 15 m2 fournies par l’État.

Avec les grosses chaleurs, la journée et le froid la nuit, difficile pour Halima et ses enfants de se faire à la vie sous les tentes. « Mes enfants sont malades et au début, on avait la visite des médecins et on nous donnait des médicaments, mais maintenant, il n’y a plus tout ça. »

Othmane est père de famille, il a du mal à rassurer ses enfants. « Ils sont toujours traumatisés. Ils ont encore peur et ils me demandent de déménager, mais je n’ai pas les moyens. » Ceux qui ont les moyens de partir, ont déjà quitté le village. Les autres attendent l’aide financière promise par les autorités pour la reconstruction. Ali, lui, cherche à rebâtir un foyer par ses propres moyens. « Ah si on devait attendre l’État … quand vont-ils reconstruire nos maisons ? Où et comment vont-ils le faire ? C’est une obsession qui me fait peur parce que pour reconstruire sur le même emplacement, il faut que le lieu soit sécurisé. C’est un problème. Personnellement, je vais aller chercher un autre emplacement pour construire ma maison. »

Des cours pour les collégiens dans la grande ville à côté

Dans le même village, le toit de l’école s’est effondré sur lui-même. Depuis un mois, Fatima, 7 ans, ne peut pas retourner en classe. « L’école me manque, on a tous envie d’étudier, mais en ce moment, on n’a que les cours à la mosquée et à l’école, on apprend beaucoup plus de choses ». Les cours du primaire n’ont pas repris, ce qui inquiète cette mère d’un jeune garçon : « Il n’y a pas d’école, ils font rien de la journée, il va perdre son année. »

Pour les plus grands, des mesures exceptionnelles ont été mises en place. À Asni, la grande ville située à 1 h de route de là, 30 tentes ont été disposées sur un terrain de sport, pour accueillir le plus de collégiens possible. « Grace aux moyens mis en place pour que la scolarisation ne soit pas interrompue, nous avons réussi à accueillir 1686 élèves alors qu’initialement il y avait 1200 élèves dans l’établissement », explique le proviseur Mohammed Ait Abbou. Les cours ont été aménagés le matin pour permettre aux élèves de parcourir les longues distances qui les séparent de l’établissement, pour les plus petits, les villes attentent la construction de conteneurs isolés du froid.

Une aide a été promise par le roi Mohammed VI. Les logements totalement effondrés doivent recevoir 140 000 dirhams (environ 14 000 euros).

Les habitants de la Kasbah de Taroudant attendent l’aide des autorités

À Taroudant, l’une des deux régions les plus touchées du pays, située à 150 kilomètres de l’épicentre du séisme, un camp s’est improvisé dans le stade municipal de la ville. Ceux qui y habitent ont dû quitter leur logement détruit dans la Kasbah de Taroudant. Sous un soleil de plomb, le stade municipal de Taroudant grouille des 140 rescapés de la Kasbah. En cette matinée du début du mois d’octobre, ce camp improvisé depuis le séisme semble abandonné.

Aychoucha y habite avec ses trois enfants. « On n’a ni tente ni rien du tout, regardez par vous-même, personne n’est venu nous voir. » Ici, aucune tente n’a été distribuée par l’armée ou les associations déployées dans la région d’Al Haouz. Couvertures et tapis extraits des décombres ou encore bâches en plastique récupérées dans les poubelles sont tendus pour s’abriter.

Fatima-Ezzahraa s’inquiète de la situation. « C’est dur pour nous de vivre ici. Le soleil est très chaud, le jour et la nuit, on meurt de froid. C’est pas facile de vivre comme ça. On veut qu’ils nous donne un espoir pour vivre comme les autres. » Mais les habitants du camp manquent aussi de nourriture. C’est Hanaa qui s’en charge, elle a réussi à entrer en contact avec une association. « Tous les jours l’association nous apportent 140 repas, je les stocke et puis je les distribue dans le camp. » Les rescapés de la Kasbah de Taroudant espèrent encore être pris en charge par les autorités comme les villages alentours.

Rfi