Le président du Kenya, William Ruto, arrive ce 20 mai et jusqu’au 24 aux États-Unis pour sa première visite d’État dans le pays. Cela fait plus de quinze ans qu’un leader africain n’a pas été reçu en visite d’État par Washington. William Ruto va d’abord passer deux jours à Atlanta puis se rendra ensuite à Washington où il sera reçu par son homologue, Joe Biden, à la Maison Blanche, jeudi. Une visite qui marque une « consolidation » de la relation entre les États-Unis et le Kenya, d’après Nairobi. Plusieurs sujets seront évoqués : les relations commerciales entre les deux pays, les investissements économiques, mais aussi différents dossiers sécuritaires.
Parmi les sujets qui devraient être au cœur des discussions à Washington : la crise en Haïti. Le Kenya s’était engagé l’année dernière à prendre la tête d’une mission multinationale pour lutter contre les gangs sur l’île des Caraïbes, et à y envoyer 1 000 policiers.
Depuis, la mission a pris du retard, plusieurs médias kényans évoquaient ces derniers jours la possibilité d’une première arrivée d’environ 200 hommes cette semaine. Korir Sing’oei, le premier secrétaire aux Affaires étrangères du Kenya, a été interrogé à ce propos devant la presse à Nairobi dimanche.
« Le gouvernement est en train de finaliser les préparations au déploiement, a-t-il déclaré. Je peux vous affirmer avec certitude que ce déploiement va avoir lieu dans les prochains jours, les prochaines semaines. »
Un déploiement « inconstitutionnel et illégal » ?
Un recours en justice a toutefois été déposé jeudi dernier 16 mai au Kenya par un parti d’opposition pour tenter de bloquer ce déploiement. Les requérants dénoncent un « outrage au tribunal », la Haute Cour de Nairobi ayant jugé en janvier l’envoi de policiers kényans en Haïti « inconstitutionnel, illégal et invalide », notamment par manque d’accord de réciprocité entre les deux pays. Un tel accord a été signé en mars, mais les opposants à l’origine du recours estiment qu’il n’y a pas de gouvernement en place en Haïti qui soit capable de le signer.
L’association des avocats au Kenya a aussi dénoncé dimanche l’annonce d’un déploiement imminent, affirmant que les demandes de la justice n’avaient pas été respectées et que l’envoi de policiers kényans en Haïti restait, donc, « inconstitutionnel et illégal ».
Un responsable haïtien a évoqué sur RFI une visite éventuelle du président William Ruto à Port-au-Prince. Le premier secrétaire aux Affaires étrangères du Kenya, Korir Sing’oei, l’a démenti devant la presse dimanche. « Il n’y a aucune chance que le président Ruto visite Port-au-Prince », a-t-il déclaré.
rfi