ONUSIDA: L’AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE EN RETARD DANS L’ÉRADICATION DE LA TRANSMISSION DU VIH DE LA MÈRE À L’ENFANT – Base Cote Media

ONUSIDA: L’AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE EN RETARD DANS L’ÉRADICATION DE LA TRANSMISSION DU VIH DE LA MÈRE À L’ENFANT

Les journalistes de l’Afrique de l’Ouest et ceux du Centre (Madagascar et Angola) ont participé mardi, 18 juin 2024, au webinaire organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) autour du thème « Elimination de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (ETME) en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

Ce webinaire a été animé par deux éminents experts de l’ONUSIDA, programme commun des Nations Unies sur le VIH, Dr Fodé SIMAGA, directeur de la science, des services et des systèmes pour Tous au siège de l’ONUSIDA et M. Éric Verschueren, directeur pays de l’ONU-SIDA au Bénin et au Togo.

Concernant le passage de la PTME à l’ETME, Dr Fodé SIMAGA a indiqué qu’il y a  l’espoir d’éradiquer la transmission du VIH de la Mère à l’Enfant avant d’ajouter que la différence n’apparaîtrait que dans les stratégies qui sont  assez complexes. Il a souligné que les nouveaux antirétroviraux (ARV) permettent maintenant de les administrer aux femmes enceintes pendant la grossesse et l’allaitement, alors qu’il y a quinze (15)  ans on leur  donnait juste avant l’accouchement et on les encourageait à ne pas les arrêter.

D’après Dr  SIMAGA, la transmission du VIH de la mère à l’enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre est en train d’être éliminée mais, dit-il, le processus est lent car  plus de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’Ouest et du Centre ne sont pas traitées. La couverture ARV des enfants est de l’ordre de 52% dans le monde, 37% en Afrique de l’Ouest et du 27 % au Centre.

De même pour les nouvelles infections, près de 40% chez les enfants dans le monde, 51% en Afrique de l’Ouest et du Centre. En évoquant les défis, il a mentionné l’accès aux femmes et leur prise en charge complète comme des défis.

Dr  SIMAGA a indiqué que les consultations familiales et prénatales sont des occasions à saisir dans les centres de santé pour identifier et effectuer le test des femmes avec leur consentement. Avant de discuter de la disponibilité de l’autotest en Afrique, selon l’éthique.

Toujours dans son intervention,  il a rappelé que le contexte actuel en Afrique de l’Ouest et du Centre est caractérisé par le traitement approprié, l’efficacité des soins moins coûteux (70 dollars par an) et l’implication des institutions et des donateurs.

Quant au second expert,  Dr Éric dans sa prise de  la parole,  a rappelé les trois (03)  principaux blocs des partenaires, à savoir les États, les Partenaires techniques et financiers  et les Organisations de la société civile.

Leur intervention sur le plaidoyer, l’appui à la mobilisation des ressources, la subvention des activités par l’intermédiaire de l’UNICEF et de l’UNFPA, ainsi que l’élaboration de divers plans d’intervention ont largement  été évoqués.

Il a indiqué qu’ils ont soutenu la mise en place d’un plan d’accélération de la prise en charge pédiatrique au Togo il y a un (01)  an et au Bénin  il y a quelques semaines. Dr  Éric a mis l’accent sur les différents piliers de l’Alliance pour mettre fin au SIDA pédiatrique.

Le premier pilier concerne le dépistage précoce et la prise en charge complète des femmes enceintes.  Le deuxième pilier concerne la nécessité de combler le fossé de 95% des femmes ayant été dépistées et traitées. Et le dernier pilier concerne la prise en charge psychosociale des cibles pour prévenir une dépression mentale potentielle.

Il a également mentionné que le suivi des communautés, l’accès à la prise en charge et au traitement des femmes constituaient un défi pour l’égalité des sexes. Conseillant  ainsi l’implication des femmes et des filles adolescentes dans toutes les décisions prises en leur faveur.

Le Bénin a enregistré un progrès de 95% en ce qui concerne le nombre de femmes traitées, alors que ce pourcentage est de 82% au Togo. Il a mentionné que le Bénin et le Cap-Vert sont mieux que les autres pays d’Afrique, avec plus de 95 % des femmes traitées.

Les participants à ce webinaire, ont débattu sur la fiabilité des données, l’implication de la société civile et des médias dans la mobilisation des femmes et l’accès des femmes aux soins, ainsi que sur les modèles de réussite sur les fronts d’identification et de prise en charge des femmes et des enfants.

Sur ce point, les deux experts ont rassuré  ensemble les participants sur la fiabilité des données, la disponibilité et l’efficacité des soins sur la base des États africains, l’engagement des institutions et des donateurs tout en mettant en avant la volonté politique d’agir dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre tout en faisant la sonnette d’alarme sur l’urgence d’agir dès maintenant.

AGP