Alors que la candidate démocrate Kamala Harris a organisé un meeting, dimanche 29 septembre, à Las Vegas dans le Nevada, Donald Trump, lui, s’est rendu en Pennsylvanie. Ce sont deux États clés de cette campagne présidentielle. Et comme lors de son déplacement la veille dans le Wisconsin, l’ancien président américain s’en est violemment pris à son adversaire démocrate.
Les termes de Donald Trump sont violents, comme les attaques complètement fausses sur le Congo qui enverrait ses prisonniers aux États-Unis ou encore celles-ci : « Kamala promet d’abolir les soins de santé privés et de forcer tout le monde à aller vers des soins de santé publics socialistes avec de lourds impôts et des temps d’attente mortels. Vous attendrez parfois six ou sept mois. Et elle soutient le changement de sexe gratuit pour les étrangers illégaux détenus, sur le dos du contribuable. C’est pourquoi dans cinq semaines, nous allons lui dire : Kamala, tu as fait un horrible travail comme vice-présidente, tu es la pire garde-frontière de l’histoire du monde, et pas seulement de notre pays. Nous devons changer. Kamala, tu es horrible. Kamala, tu es virée ! »
Le public en Pennsylvanie est ravi. Et Donald Trump demande à ses partisans, et c’est nouveau par rapport à il y a quatre ans, de voter par correspondance et par anticipation pour l’élection présidentielle.
Les démocrates et les républicains cherchent à convaincre les électeurs indécis, les indépendants, dans une course très serrée jusqu’au scrutin du 5 novembre prochain. Ces électeurs indépendants sont néanmoins de plus en plus rares, dans un contexte politique très divisé. Face à cela, certains américains souhaitent mettre de côté leurs différends politique ou du moins apprendre à vivre avec, explique notre correspondant à Atlanta, Edward Maille.
En Géorgie, l’un des États clés de l’élection, l’association Braver Angels organise par exemple des ateliers de discussions politiques entre démocrates et républicains nommés « des outils pour mieux être en désaccord », c’est-à-dire pour apprendre à dépasser leurs différends.
À Atlanta, lors de l’un de ces ateliers, une vingtaine de personnes présentes doivent réagir à différents points de vue politiques. C’est le cas d’Al Johnson, un démocrate qui participe pour la première fois à cet atelier : « Après l’élection, il y aura la moitié de la population qui sera très déçue et l’autre très contente, mais on doit faire en sorte de pouvoir parler avec tout le monde. »
Surtout, il ne faut pas commencer par donner son avis, mais vérifier d’avoir compris celui de l’autre. Un conseil précieux pour Lisa qui participe également à l’atelier : « Quand quelqu’un dit quelque chose sur lequel je suis totalement en désaccord et que ma réponse est très émotionnelle, j’essaie de faire une pause et en être consciente. Et ensuite, je pose des questions pour savoir pourquoi la personne à ces propos. »
Barbara Brown anime cet atelier et elle raconte que sa famille a presque rompu tout contact à cause de la politique. En 2016, elle vote pour Donald Trump alors qu’elle vit avec sa sœur, qui est démocrate. « Elle vivait en bas, et moi à l’étage. Elle n’est pas montée et ne m’a pas parlé pendant trois semaines après l’élection. Il y avait beaucoup de tensions à Thanksgiving cette année-là et elle pleurait beaucoup. Et certains de mes enfants ne pouvaient même plus se parler entre eux. »
Depuis plusieurs années, et face aux tensions politiques croissantes, Barbara Brown constate une hausse des inscriptions à ces ateliers.
Rfi
