D’anciens combattants venus d’Afrique prêter main-forte à la France lors de la Première et Seconde Guerre mondiale ou en Indochine sont naturalisés ce samedi 15 avril lors d’une cérémonie à l’Elysée. Une promesse du président François Hollande faite en décembre dernier qui commence à se concrétiser.
Ils sont 28 sur près d’un millier à recevoir la nationalité française des mains de François Hollande ce samedi à l’Elysée. Parmi ces 28 tirailleurs, on compte 23 Sénégalais, deux Congolais, deux Centrafricains et un Ivoirien. Nés entre 1927 et 1939, ils vivent majoritairement en région parisienne et vont donc retrouver une nationalité qu’ils avaient perdue à l’indépendance des colonies en 1960.
Pour Aïssata Seck, adjointe à la maire de Bondy, en charge des anciens combattants, à l’initiative d’une pétition signée par 60 000 personnes l’an dernier, ce n’est qu’un début. « Les 28 en tout cas ont eux leur décret de naturalisation et la centaine de dossiers que j’ai reçus sont en cours d’instruction. En tout cas, tous les dossiers qu’on a reçus sont traités et les tirailleurs seront naturalisés comme François Hollande l’a demandé », assure-t-elle.
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Certes, l’acte de naturalisation reste un symbole, mais il rend la vie plus pratique à ces Africains qui se sont battus pour la France. « Il est vrai qu’ils vont pouvoir retourner tranquillement dans leurs pays d’origine sans être obligés de faire six mois en France, c’est-à-dire que si demain, ils ont envie d’y rester sept ou huit mois pour profiter de leur famille, ils pourront le faire. Quand ils n’étaient pas Français, ils étaient obligés de pointer tous les six mois comme des criminels. Alors qu’un retraité français qui a envie de partir dix ou onze mois à l’étranger, il peut le faire sans souci », souligne la maire de Bondy, elle-même petite-fille d’un ancien combattant sénégalais.
En 2007, l’ancien président Jacques Chirac avait aligné les pensions des tirailleurs sénégalais sur celles des anciens combattants français. Dix ans après, François Hollande leur accorde la nationalité française.
Selon les historiens, ils sont 200 000 à avoir combattu dans les rangs de l’armée française lors de la Première Guerre mondiale, 150 000 pour la Seconde et 60 000 en Indochine.
rfi