Le président français rencontre mercredi 14 juin le roi du Maroc pour une première prise de contact. Au menu : la crise dans le Golfe, la Libye et la coopération bilatérale.
C’est une visite strictement « personnelle » que le président français, Emmanuel Macron, effectuera au Maroc les 14 et 15 juin. Une rencontre « simple, rapide et dont le seul objectif est de permettre aux deux chefs d’État de faire connaissance », résument les conseillers du président français dans un briefing à la presse.
Concrètement, celui-ci atterrira à Rabat mercredi 14 juin en début d’après-midi et repartira le lendemain dans la matinée. Il sera accompagné uniquement de son épouse, Brigitte, et de ses proches collaborateurs. Aucun membre de son gouvernement ou du patronat français ne fera partie de ce voyage express qui intervient à la suite d’une invitation de Mohammed VI.
Il sera directement reçu par le roi au Palais de Rabat. Les deux chefs d’État aborderont « l’amitié franco-marocaine » mais aussi des sujets régionaux comme la Libye – le Maroc a abrité les accords de paix de Skhirate – et la crise dans le Golfe. Le roi du Maroc, qui entretient des liens d’amitié avec les monarchie saoudienne comme qatarie, a proposé sa médiation dans le conflit qui les oppose. Un exercice fort périlleux. Lundi 12 juin, il a ordonné l’envoi d’avions chargés de produits alimentaires à Doha tout en insistant sur le fait que son aide n’a aucun caractère politique. Officiellement, cette dernière intervient par « solidarité musulmane » en ce mois de ramadan, et « n’a aucune relation avec la crise qui oppose le petit État et d’autres puissances du Golfe ».
Médiation franco-marocaine dans le Golfe
« Le roi du Maroc et le président Emmanuel Macron se concerteront sur ce que chacun pourrait apporter à cette médiation », indique l’entourage du président français. Depuis l’éclatement de cette crise, Emmanuel Macron s’est entretenu avec les chefs d’État directement impliqués, appelant au dialogue et à l’apaisement. Le dernier qu’il a appelé est l’émir du Koweït, cheikh Sabah al Ahmad Al Sabah – le Koweït ne participe pas à la coalition anti-Qatar menée par Riyad-, avec qui il a eu un entretien téléphonique lundi 12 juin.
D’autres points d’intérêt commun seront abordés entre Mohammed VI et Emmanuel Macron : la coopération économique en Afrique, la lutte contre le changement climatique – la France et le Maroc ont respectivement abrité la Cop21 et la Cop22 – sans oublier la coopération sécuritaire.
Pas d’ingérence entre le Maroc et l’Algérie
En fin d’aprés-midi, Emmanuel Macron donnera une conférence de presse avant de rejoindre Mohammed VI pour un Iftar (repas de rupture du jeûne) en son honneur. « Il veut maintenir le partenariat d’exception avec le Maroc », confient ses conseillers. Mais sans pour autant « s’ingérer dans sa relation avec l’Algérie ».
La visite d’Emmanuel Macron au Maroc tombe presque à la même date que celle de son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, à Alger. Mais cette coïncidence est « fortuite », précise-t-on à l’Élysée, sans aucune intention de ménager les susceptibilités des deux puissances du Maghreb. « La visite de M. Le Drian à Alger s’inscrit dans une vaste tournée africaine, convenue d’avance avec les autorités algériennes. Le président Emmanuel Macron veut mener une diplomatie multiple en Afrique », ajoute-on.
Sur la question du Sahara occidental, la position de la France restera « inchangée, en soutien des initiatives de l’ONU », insistent les conseillers d’Emmanuel Macron.
JA