Les habitants des villages environnants Balondi, Barrage 1, Kourouba de la cité de Débélé, préfecture de Kindia viventdans des conditions difficiles en cette période de grandes pluies à cause de la pollution de son environnement par la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK). Cette pollution est due aux multiples manœuvres des engins roulants de cette société qui opère dans ces localités. Exposées au grand danger, les populations riveraines ne savent plus que sens se vouer.
Située à 40 km de la commune urbaine de Kindia, le viallage de Débélé est une zone où la CBK exploite plusieurs gisements de bauxites depuis plus de 40 ans. Faute de forages dans ces villages, les
populations s’approvisionnent avec l’eau du fleuve Samou qui pourtant pollué aujourd’hui comme l’explique Tamba Diawara un riverain. « Notre eau est polluée de nos jours par la CBK. On ne sait pas ce qu’il faut faire ?» s’interroge.
Mamadou Baillo Doumbouya chef du secteur Barrage 1 se dit irrité par les dégâts causés à l’environnement. « Avant il n’y avait pas assez de problèmes mais depuis qu’ils ont commencé à travailler vers Balandougou et Balaya notre fleuve est devenu salle ».
A la question de savoir si les populations ont mené des démarches auprès des autorités locales, ce riverain répond. « J’ai appelé une fois le sous préfet de Mambia il est venu voir l’état de l’eau. A son tour il a appelé un chef du nom de Algasim Diallo. Et après y a eu une autre délégation qui est venue voir l’eau du fleuve. Ils savent tous que l’eau est polluée, elle a la couleur de la bauxite tout rouge même les poissons ne peuvent pas se voir dans l’eau »a expliqué.
Conscient des problèmes dans ces localités, le sous-préfet de Mambia Labile 2 Loua, tente de rassurer. « Cette année nous allons tout faire pour satisfaire la population. Les besoins sont criards ». Face à cela il trouve que le montant des redevances minières est insuffisant face aux innombrables problèmes de la population.
A côté de la crise d’eau s’ajoute le manque d’infrastructures telles que : les écoles, les marché, les mosquées explique Mabinty camara habitante de Balondi un des villages affecté. Ici à Balondi on n’a pas de forage ni marché, pas de centre de santé et maison de jeunes, a fait savoir.
Cet autre chef de secteur Kourouba de renchérit : « Depuis qu’ils ont commencé à travailler sur la montagne on n’arrive plus à avoir de très bonne eau. Nous parcourons plus de 9 km pour venir à la cité de Debelé s’approvisionné en eau potable. Quand il pleut l’eau du fleuve de Samou devient tout rouge impossible de l’utiliser dans quoi que ce soit. Nous avons mené des démarches auprès du sous préfet mais jusqu’à présent y a pas de solution ». Il enfonce le clou en disant : « jusqu’à présent nous n’avons pas de courant ici on dirait que nous ne sommes pas guinéens. On n’a même pas d’écoles c’est nous même les habitants du village qui avons construit 2 classes. Lors de la pose de la première pierre de ces deux classes aucune autorité n’est venue pourtant on avait adressé un courrier à la CRD et au sous préfet »
Les zones minières bénéficient pourtant de retombées, mais la question des redevances minières reste un problème a expliqué Aboulaye Bah le président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kindia. C’est pourquoi il compte mettre en place cette année en collaboration avec le préfet un comité exécutif intérimaire pour faire le suivi et évaluation de l’exécution des projets. Ce pour la bonne gestion des montants alloués aux collectivités locales.
Michel Sylla