Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a fait sa rentrée. Il a donné une conférence de presse à New York le 16 août avec un message clair. A présent que l’escalade verbale entre la Corée du Nord et les Etats-Unis semble connaître une pause, il annonce être prêt à jouer un rôle de médiateur dans cette crise. Un rôle que son prédécesseur le Sud-Coréen Ban Ki-moon n’a jamais réussi à tenir.
Tout juste rentré de deux semaines de vacances en Croatie, Antonio Guterres a décidé de s’attaquer à la crise la plus vive du moment, celle qui oppose les Etats-Unis et la Corée du Nord. Pour la deuxième fois seulement cette année, le secrétaire général des Natins Unies a donc convié la presse pour une prise de parole.
Son message est clair : il veut capitaliser sur la résolution votée à l’unanimité il y deux semaines et sanctionnant plus sévèrement la Corée du Nord et jouer le rôle d’honnête médiateur pour tenter de relancer le processus de paix.
Echec de Ban Ki-moon
« Alors que la tension monte, grandit également le risque d’incompréhensions, de mauvais calculs ou d’aggravation, a-t-il déclaré. C’est pourquoi il est si important de réduire la rhétorique et de renforcer la diplomatie. Pour ma part, je veux répéter que mes bons offices sont toujours à disposition, et j’ai transmis ce message hier [le 15 août] aux représentants des pays participant aux pourparlers à six ».
Antonio Guterres n’a donné aucune indication sur les réactions des autorités nord-coréennes ou américaines à sa proposition. Son prédécesseur le Sud-Coréen Ban Ki-moon avait tenté plusieurs fois, sans succès, de se rendre en Corée du Nord. Une médiation de l’ONU sur le sujet représenterait le premier engagement concret du nouveau secrétaire général dans une crise diplomatique.
L’accalmie se confirme après le pic de tensions entre les Etat-Unis et la Corée du Nord. Le 15 août, Kim Jong-un avait déclaré qu’il allait « attendre un peu » après avoir menacé de tirer des missiles vers l’île américaine de Guam. Le lendemain, Donald Trump a écrit sur Twitter que le leader nord-coréen avait pris « une décision très sage et raisonnée » tout en précisant que l’alternative aurait été inacceptable.
Une manière d’insister sur une ligne rouge à ne pas franchir, d’autant que les Etats-Unis et le Japon mènent actuellement des manœuvres conjointes. D’autres manœuvres entre les Etats-unis et la Corée du Sud qui doivent débuter ce lundi 22 août pourraient irriter Pyongyang, selon Juliette Morillot, journaliste et écrivain, spécialiste de la Corée du Nord.
Rfi