A l’instar de ce qui se passe dans beaucoup d’autres pays africains, en Guinée, les albinos font face à la fois à la discrimination et à la stigmatisation. Objet de fantasmes et de curiosité du fait de la singulière couleur de leur peau, ils sont très peu scolarisés et peu employés. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux, femmes et enfants en particulier, se retrouvent parmi les mendiants qui inondent certains carrefours de la capitale guinéenne. Cette image-là, l’Association nationale des albinos de Guinée (ANAG) aimerait la changer. Dans cette optique, un festival international des albinos de Guinée est envisagé, avec notamment pour objectif de faire tomber tous les clichés associés à l’albinisme. Malheureusement, les organisateurs se buttent à quelques obstacles autour desquels ils ont récemment attiré l’attention de l’opinion publique et des autorités, avec un carnaval piloté par l’artiste, Aboubacar Touré.
A travers ce carnaval organisé au quartier Manquepas, dans la commune de Kaloum, Aboubacar Touré souhaitait lancer un appel en faveur d’un changement de la part des populations à l’égard des albinos. En gros, les albinos sollicitent des Guinéens qui, très souvent leur donnent sacrifices et aumônes de réorienter ces dons autour d’un objectif d’une plus grande portée, à savoir le Festival international des albinos en Guinée. Et pour faire passer ce message, les carnavaliers tenaient des pancartes et arboraient suffisamment évocateurs. En effet, sur ces pancartes et T-shirts, on pouvait notamment lire :
- Ensemble soutenons le festival international des albinos de Guinée
- Non à la mendicité des albinos
- Je suis fier d’être albinos
Avec ces messages, ils ont marché du palais de peuple au quartier Manquepas.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’approche a plutôt payé. En effet, conviée à l’événement, Hadja Nantou Chérif, coordinatrice nationale du RPG-arc-en-ciel, a confié au terme de la marche :
Les albinos, comme tous les autres êtres humains, ont droit au respect et à l’aide. Surtout de la part l’Etat et de tous les responsables de la Guinée. Je lance un appel au gouvernement guinéen, au chef de l’Etat, le Prof Alpha Condé, de venir en aide aux albinos. Ils ne veulent pas mendier dans les rues et ils ont raison. S’ils continuent de faire ça, on ne les prendra pas au sérieux. Avec leur association, je pense qu’ils arriveront à quelque chose. Je suis disposée à les aider.
Pour joindre l’acte à l’intention, l’ancienne ministre de l’action sociale a promis d’œuvrer dans le sens d’une rencontre prochaine entre le chef de l’Etat et les albinos de Guinée.
ledjely
