C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la voilà tenue. Le président français a officialisé mardi la création du Conseil présidentiel pour l’Afrique, dont les membres, pour la plupart entrepreneurs, seront chargés de le conseiller sur sa politique africaine.
« Ce n’est ni un nouveau think tank, ni un fan club africain d’Emmanuel Macron », tient à préciser un proche de l’Élysée. Comme l’avait annoncé Jeune Afrique, le président français Emmanuel Macron a officialisé mardi 29 août, lors d’un discours face aux ambassadeurs français, un nouvel organe chargé de le conseiller : le Conseil présidentiel pour l’Afrique.
« Outil de concertation et d’aide à la décision directement rattaché au président », celui-ci est censé « donner un nouveau visage à la relation entre l’Afrique et la France ». « Notre objectif était de créer quelque chose qui survivra au président Macron et qui aura donc une existence institutionnelle », confie-t-on dans l’entourage du chef de l’État.
Le CPA rencontrera notamment Emmanuel Macron avant chacun de ses déplacements en Afrique et travaillera également à l’élaboration des discours importants prononcés en rapport avec le continent. Son premier chantier : le discours de politique africaine que prononcera le président français en novembre et sur lesquels le CPA sera invité à collaborer.
Aller au-delà du sécuritaire
« Il y a une volonté d’élargissement des points de vue, qui doit nous permettre de ne pas nous limiter aux crises sécuritaires et migratoires mais de travailler sur le business ou l’environnement avec une approche continentale, en abandonnant la frontière du Sahara, qui devient de plus en plus artificielle », précise un connaisseur du dossier.
Le CPA, dont le bureau permanent se situera dans les locaux de l’Agence française de développement (AFD) ne devrait pas excéder la quinzaine de membres, tous bénévoles. Onze, parmi lesquels les entrepreneurs sont majoritaires, ont pour le moment été sélectionnés, notamment par le ministère des Affaires étrangères et son directeur Afrique, Rémi Maréchaux.
Le casting devrait donc être complété au gré des besoins. Les membres du CPA devront signer une charte de transparence censée éviter les problèmes de conflit d’intérêts, étant entendu qu’ils seront encouragés à conserver au maximum leur activité professionnelle habituelle. « Nous mettrons des garde-fous », assure l’Élysée.
Les membres du CPA :
- Jean-Marc Adjovi-Boco, 54 ans, ancien footballeur et entrepreneur franco-béninois
- Jules-Armand Aniambossou, 55 ans, ancien ambassadeur du Bénin en France
- Diane Binder, 37 ans, directrice adjointe française du département international du groupe Suez. Elle a lancé Action Emploi Réfugiés (AERé), plate-forme mettant en relation des employeurs et des réfugiés à la recherche d’un travail en France.
- Yves-Justice Djimi, 36 ans, avocat français
- Liz Gomis, 36 ans, journaliste et réalisatrice française
- Jeremy Hajdenberg, 43 ans, directeur général adjoint français d’Investisseurs et Partenaires
- Yvonne Mburu, 35 ans, chercheuse et consultante en santé kényane
- Vanessa Moungar, 33 ans, directrice franco-tchadienne du département « Genre, femmes et société civile » à la Banque africaine de développement, après avoir travaillé pour le Forum économique mondial
- Nomaza Nongqunga Coupez, 36 ans, entrepreneuse sud-africaine
- Karim Sy, 49 ans, entrepreneur franco-libano-malien
- Sarah Toumi, 30 ans, entrepreneuse franco-tunisienne
Jeune Afrique