L’opposition zimbabwéenne et des associations des droits de l’homme ont critiqué vendredi la nomination du président Robert Mugabe comme « ambassadeur de bonne volonté » de l’ONU pour les maladies non transmissibles, malgré la grave crise sanitaire que traverse son pays.
Le directeur-général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus (Ethiopie), a demandé le 18 octobre à Mugabe, 93 ans, d’aider l’agence de l’ONU dans sa lutte en Afrique contre les maladies non transmissibles, notamment les attaques cardiaques et l’asthme.
Pourtant, le système de santé au Zimbabwe, comme beaucoup d’autres services publics, s’est effondré sous le régime autoritaire et répressif de Mugabe. La plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d’équipements, les infirmières et les médecins sont régulièrement laissés sans salaires.
« Nommer Mugabe ambassadeur de bonne volonté est gênant pour l’OMS et le docteur Tedros, », a tweetté Iain Levine, l’un des directeurs de l’ONG Human Rights Watch.
Le principal parti d’opposition, le MDC, a estimé que cette nomination était « risible ».
« Le système de santé du Zimbabwe est dans un état chaotique, c’est une insulte », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Obert Gutu. « Mugabe a cassé notre système de santé. Lui et sa famille vont à Singapour se faire soigner après avoir laissé nos hôpitaux publics s’effondrer ».
Mugabe, au pouvoir depuis 1980, a une santé de plus en plus fragile et se rend souvent à l’étranger pour des soins.
Selon l’OMS, les maladies non transmissibles sont de loin la première cause de décès dans le monde, tuant plus de 36 millions de personnes chaque année.
Des agences de l’ONU comme l’OMS, le HCR ou bien l’Unesco nomment régulièrement des ambassadeurs de bonne volonté pour alerter et sensibiliser l’opinion mondiale au sujet de causes spécifiques.
Jeune Afrique